An III de l’insurrection populaire : « Le peuple devra prendre ses responsabilités et envoyer au nord du pays, le ministre « Yada yada », avec sa Kalachnikov et son gilet pare-balles ! » CDAIP

Ceci est un message du comité de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) à l’occasion de la commémoration de l’an III de l’insurrection populaire

Démocrates, patriotes, progressistes et révolutionnaires du Burkina Faso,
Jeunesse patriotique et révolutionnaire de Ouagadougou,
Chers camarades,

Au nom des organisations partie prenante de cette activité commémorative du IIIème anniversaire de l’Insurrection Populaire des 30, 31 octobre et 2 novembre 2014, je tiens à saluer votre engagement et votre mobilisation de ce jour.

Cela fait trois ans, en effet, que notre peuple, en lutte pour la justice, la liberté et pour un bien-être social et économique, a réalisé une Insurrection populaire historique et héroïque saluée par les peuples d’Afrique et du monde. En ce troisième anniversaire de cette Insurrection Populaire nous avons une pensée respectueuse et glorieuse pour nos martyrs tombés sur le terrain de la lutte pour le changement. Aux nombreux blessés, nous apportons notre profonde solidarité et nos encouragements.

Aux personnes tuées ou blessées par les balles assassines de l’ex-RSP du lieutenant-Colonel Yacouba Issac Zida et du général Gilbert Diendéré, nous promettons de nous battre pour que les commanditaires et les exécutants de ces crimes soient jugés et punis à la hauteur de leurs forfaits.

Pour nous, cela est la meilleure façon de rendre hommage à nos martyrs !
Démocrates, patriotes, progressistes et révolutionnaires du Burkina Faso,
Jeunesse patriotique et révolutionnaire de Ouagadougou,
Chers camarades,

Trois ans après, quel bilan faire de nos attentes et espoirs fondés en l’Insurrection et en la Résistance populaires ?

Au plan de la justice, le constat est celui des manœuvres politico-judiciaires dont l’objectif fondamental est de garantir l’impunité aux hommes du clan Compaoré chassé du pouvoir par notre peuple. Trois ans après l’Insurrection, en effet, les dossiers des martyrs restent en l’état, malgré que le rapport d’enquête sur l’Insurrection ait clairement identifié ceux qui ont ordonné ou qui ont dirigé les tueries des 30, 31 octobre et du 2 novembre 2014, notamment le dernier premier ministre de Blaise Compaoré, Luc Adolph Tiao, le premier ministre sous la transition, Yacouba Isaac Zida. Le premier après un bref passage à la MACO jouit d’une liberté provisoire comme d’autres de son gouvernement tandis que le second, très curieusement, vit paisiblement au Canada sans qu’aucun mandat d’arrêt ne soit émis contre lui pour qu’il revienne s’expliquer devant notre peuple.

En lieu et place de cela, le pouvoir préfère dépenser des sommes d’argent importantes pour que des juges se rendent au Canada pour l’écouter. Cette attitude honteuse et irresponsable du pouvoir et de sa justice vis-à-vis de Yacouba Isaac Zida apporte la preuve qu’il est un témoin très gênant pour le pouvoir MPP et alliés et pour bien d’autres personnes qui ont pillé d’une manière record notre pays en une année de transition catastrophique entre novembre 2014 et décembre 2015. C’est pourquoi, le pouvoir et les amis de Zida préfèrent qu’il reste au Canada avec les révélations qu’il promet de faire s’il venait à être arrêté.

Mais est-ce que notre peuple insurgé et résistant peut-il accepter cela ? Peut-il accepter le « mouta mouta » ? Non, assurément ! Notre peuple veut la vérité et la justice pour les martyrs de l’Insurrection populaire ! Que les commanditaires et tous les complices soient jugés.

Démocrates, patriotes, progressistes et révolutionnaires du Burkina Faso,
Jeunesse patriotique et révolutionnaire de Ouagadougou,
Chers camarades,

Le même refus de rendre justice caractérise les dossiers du putsch de type fasciste de Gilbert Diendéré et de son défunt RSP. Bien que les auteurs du putsch soient connus, la justice traine toujours les pas et en lieu et place des jugements, ce sont des libérations de putschistes et de leurs complices qui sont servies au peuple. En témoigne la résidence surveillée accordée à Djibril Bassolé !

Camarades, est-ce qu’il existe meilleure résidence surveillée que la MACA pour un putschiste dont certaines révélations (notamment du journal Le Reporter) indiquent qu’en plus d’être le cerveau du coup d’Etat de septembre 2015, il est un ami des terroristes et djihadistes qui occupent déjà des parties de notre territoire et qui endeuillent notre peuple ?

Non, de pareils individus ont leur place en prison !

Dans ce dossier du putsch, hautement politique, l’on comprend de plus en plus, pourquoi le pouvoir du MPP et alliés ne veulent pas en réalité de la tenue d’un procès sérieux. Presque tous les chefs des FDS à l’époque du coup d’Etat, certains leaders politiques et même religieux y seraient trempés, à en croire les révélations de Gilbert Diendéré qui a même demandé que ceux-ci soient inculpés ! Or, certains d’entre eux sont les soutiens du pouvoir actuel. Ils sont juchés à de hauts postes de responsabilité au service du pouvoir actuel. L’ancien chef d’Etat-Major de l’armée, le Général Pingrenoma Zagré, après avoir refusé de répondre à une convocation de la justice militaire dans l’affaire du putsch a été bombardé Ambassadeur du Burkina au Ghana par le Président Roch KABORE !

Démocrates, patriotes, progressistes et révolutionnaires du Burkina Faso,
Jeunesse patriotique et révolutionnaire de Ouagadougou,
Chers camarades,

Sur le plan social et économique, les gens du peuple croupissent de plus en plus sous la cherté de la vie. Les prix des produits de première nécessité sont devenus presque incontrôlables et notre peuple est sous la menace d’une grave famine au regard des résultats de la campagne agricole. La politique de gratuité des soins se révèle être une pure démagogie au regard des réalités dans les centres de santé. Le système de santé public est dans un état de délabrement continu et des maladies comme le paludisme et la dengue continuent de faire des ravages.

Les emplois promis à la jeunesse se trouvent être les mêmes emplois précaires de HIMO conçus sous Blaise Compaoré, ce qui montre clairement que le pouvoir n’a visiblement pas de solution à cette préoccupation pressante. Juste qu’ici, la vitesse grand V du décollage économique se fait toujours attendre et les taux de réalisation de la mise en œuvre du fameux PNDES, annoncés dans la presse, ne sont pas ressentis par les populations.

Sur le plan sécuritaire, notre peuple se rend compte que l’Etat est dans une incapacité structurelle, du fait de son caractère néocolonial, d’assurer l’intégrité territoriale et la sécurité des populations. En témoigne les pertes de contrôle progressives par l’Etat de certaines parties du pays, notamment dans le Soum, où règnent des narcotrafiquants et des groupes djihadistes et terroristes. Face à ce péril sécuritaire, au lieu de s’attaquer aux causes structurelles de l’insécurité et du terrorisme que sont la misère sociale et le désespoir qui poussent certains jeunes dans les mains des obscurantistes, des terroristes, des narco-djihadistes, le pouvoir préfère opérer des tapages médiatiques et organiser des foires comme celle sur la sécurité de fin octobre 2017 qui a englouti 155 000 000 de francs CFA. A cela s’ajoute la corruption (dont celle avérée au sein de la haute hiérarchie de la police), l’impunité, le mercenariat d’Etat, les connexions diverses avec les réseaux terroristes et djihadistes qui ont caractérisé la gouvernance sous Blaise Compaoré.

Camarades, pouvons-nous espérer une sécurité avec une telle navigation à vue ? 
Non, il n’y a pas d’illusion à se faire ! Le peuple devra prendre ses responsabilités et envoyer au nord du pays, notamment dans le Soum, le ministre « Yada yada », avec sa Kalachnikov et son gilet pare-balles !

Démocrates, patriotes, progressistes et révolutionnaires du Burkina Faso,
Jeunesse patriotique et révolutionnaire de Ouagadougou,
Chers camarades,

Comme on le constate, les faits sont suffisants aujourd’hui pour établir la responsabilité du pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré et de ses amis dans la non-manifestation de la vérité et de la justice pour les martyrs de l’Insurrection et du putsch.

Que peut-on encore attendre de ce régime des « mouta mouta » et des « yada yada » ?

Absolument rien d’autre que l’aggravation des injustices sociales et économiques, de la vie chère et de la misère ! Ce pouvoir se fout de notre peuple et de ses aspirations à la justice et au changement dans ses conditions de vie.

Au fur et à mesure, les principaux animateurs du pouvoir, qui pensaient camoufler leur vraie nature de corrupteurs, de corrompus, de véritables valets de l’impérialisme et de chefs miliciens se présentent tels qu’ils ont toujours été et tels qu’ils seront toujours ! 
Est-ce que ces gens peuvent changer ?

Non, comme nous en sommes tous témoin ! Il appartient au peuple d’apporter la réponse politique à cette provocation du pouvoir actuel, comme il a su apporter la réponse à Blaise Compaoré en 2014 en le chassant à midi-pile du pouvoir ! Les mêmes causes produiront les mêmes effets !

Démocrates, patriotes, progressistes et révolutionnaires du Burkina Faso,
Jeunesse patriotique et révolutionnaire de Ouagadougou,
Chers camarades,

La lutte contre l’impunité est comme une course de fond. C’est un combat de longue haleine. Instruits par l’insurrection populaire d’octobre 2014 et la résistance populaire victorieuse de septembre 2015 contre le coup d’Etat de l’ex-RSP, nous devons donc, plus que jamais, nous convaincre que seules la lutte organisée et la persévérance sont gages de victoires contre l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques, contre l’offensive contre-révolutionnaire et pour approfondir les acquis de l’Insurrection et pour l’avènement d’un véritable changement politique dont la voie a été ouverte par l’Insurrection populaire.

Restons mobilisés et prêts à prendre part aux mots d’ordre de lutte à venir pour la satisfaction des revendications de la plateforme minimale de lutte de nos organisations ainsi que des autres revendications populaires et pour un véritable changement politique en notre faveur.

Nan lara !!! Nan lara !!! Nan lara !!!
Je vous remercie.
Ouagadougou, 4 novembre 2017

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