Gouvernement de la Transition

Burkina: la CGTB rejète la création du Haut Conseil pour le Dialogue Social

Le collectif syndical, CGT-B était face à la presse ce jeudi 19 Janvier pour donner sa position sur la création du Haut conseil pour le dialogue social. Le collectif est d'ailleurs revenu sur la cacophonie qui a prévalu à la nomination de certains de ses membres au Haut conseil pour le dialogue social.

Bassolma Bazié

« Nous avons reçu une correspondance de Monsieur le Ministre de la Communication, dans ce sens (Haut Conseil du Dialogue Social), invitant les organisations syndicales à désigner des représentants. Malgré que la convention 1998 de l’OIT qui confère l’organisation des élections professionnelles, qui date de 1949, et malgré le fait que notre pays l’a ratifié le 16 Avril 1962, il n’y a pas eu d’élections professionnelles pour désigner les organisations représentatives. Nous nous sommes appuyés sur le consensus qui prévaut au sein de l’Unité d’Action Syndicale(UAS) pour analyser la correspondance.

Et l’analyse de cette correspondance devait permettre de dégager des représentants au nom de l’UAS, en respectant un certain nombre de principes à l’endroit des autorités. Malheureusement, nous avons eu une copie d’une correspondance le 4 septembre 2017, portant des représentants qui ont été désignés par des organisations syndicales. Nous ne récusons le droit à aucune organisation d’écrire à une autorité quelconque, ni à qui que ce soit. Celui qui veut, qu’il écrit à qui il veut. Mais ce que nous récusons, c’est que la correspondance porte l’entête de l’Unité d’Action Syndicale et pire, porte également le sigle de Confédération Générale des Travailleurs du Burkina (CGT-B). Ce qui est aussi grave !
Nous avons donc cherché à comprendre. L’intéressé qui a signé la correspondance a dit que « suite à la fatigue, et à la pression, il n’a pas fait attention à l’entête et qu’il attendait une réunion de l’UAS pour revenir là-dessus et présenter ses excuses ». Et donc, en tant que adultes, on ne peut pas tergiverser sur certaines questions. Mais la CGT-B a écrit à Monsieur le Ministre de la Communication, pour attirer son attention le 12 septembre. Puis, ce dernier a réagi pour dire que lui, « il ne va pas s’ingérer dans la gestion de l’Unité d’Action Syndicale ». Nous ne lui avons jamais demandé cela. D’ailleurs, s’il le faisait, nous allions le condamner fermement. 
Nous disons que la correspondance qui a été déposée à son niveau n’est pas la bonne. Et pour ne pas nous limiter là-bas, nous avons fait ampliation à la Présidence du Faso et ampliation au Bureau international du Travail. Au-delà de tout cela, nous avons appelé le Ministre, pour attirer son attention, parce que le chef d’état peut être induit en erreur, sur la base d’une correspondance qui n’est pas vrai. Donc, malheureusement, 5 mois après, selon les dires du ministre de la Fonction Publique qu’il attendu en vain, il était obligé de faire nommer des gens sur la base des textes qu’il a reçu.
Alors, je conclu en disant, on se pose bien des questions sur l’intention des autorités à lutter véritablement contre l’incivisme et pour la restauration de l’autorité de l’Etat. Parce que je me pose une question qui est que, si on vous avise que vous êtes sur le point de recruter des médecins pour soigner des gens, et que les dossiers que vous avez de travers vous ne sont pas de bons dossiers et qu’il y a des titres qui ont été usurpés ; est ce que vous allez attendre 5 mois plus-tard pour voir, et s’il n’y a pas d’autres dossiers, vous recrutez malgré tout, ces gens qui n’ont pas fait la médecine ? Si vous le faites, il y a un problème. Comment on peut qualifier non seulement ceux qui vont aller soigner, mais aussi ceux qui ont procédé à ce recrutement.
Donc, nous disons et nous répétons que l’ensemble des travailleurs doit rester serein. L’Unité d’Action Syndicale va être défendue. Celui qui veut la quitter la quittera. Mais l’Unité d’Action Syndicale et l’Unité des Travailleurs doivent être cultivées, renforcés et promues. Et nous disons également à l’ensemble des autorités que pour qu’il y ait le civisme, le respect de l’autorité de l’Etat, il faut de l’exemplarité .L’exemple est le seul et l’unique moyen qui permet de convaincre. Ce n’est pas le bavardage !
Par rapport au Haut Conseil pour le Dialogue Social, nous disons que si c’est un cadre qui va constituer un cimetière, où vont aller mourir de façon légitime des travailleurs, leur intégrité, leur liberté, leur dignité, nous allons dire non. Mais si cela va constituer un cadre qui promouvoir l’intérêt des travailleurs, nous ne trouvons aucune objection ».

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