Burkina – Kampti : 24 prévenus condamnés pour complicité d’excision

Le Tribunal de grande instance(TGI) de Gaoua a condamné 24 prévenus pour des faits de complicité d’excision le mardi 22 octobre 2019 à Kampti, une commune rurale de la province du Poni, située à environ 42 kilomètres de Gaoua.

24 prévenus ont été déclarés coupables des faits de complicité d’excision, lors de l’audience foraine organisée par le Tribunal de grande instance (TGI) de Gaoua, le mardi 22 octobre 2019 à Kampti.

Parmi ces condamnés, seul DP a écopé d’une peine de douze mois de prison ferme et d’une amende ferme de 500. 000 francs CFA.

Neuf  prévenus sont condamnés à 12 mois de prison et une amende de 500 mille francs CFA le tout  assorti de sursis.

Et les quatorze restants ont reçu chacun, 12 mois de prison   assorti de 10 mois de sursis   et une amende de 500 mille francs également assortis de sursis.

Les 24 prévenus sont composés de 12 femmes dont 12 hommes tous ressortissant des communes rurales de Kampti et de Périgban. Ils sont soient père, mère, oncle, tante ou grand-mère des victimes.

Pendant plus de 8 heures d’horloge, les juges et le ministère public ont interrogé les prévenus, les témoins et les victimes pour comprendre comment et pourquoi ces cas d’excision ont pu se produire ?

Pour ce faire des questions comme : «Qui a   mutilé les filles ? Pourquoi vous pratiquer l’excision ? Qui a conduit les filles sur les lieux de l’excision ? Où étaient les parents quand les mutilations se passaient ?»

Face à cette pluie de questions, tous les prévenus ont répondu à l’unanimité : «nous ne savons pas comment les choses se sont passées, nous avons été mis devant les faits accomplis».

Ce qui a indigné es juges et le parquet. Car pour eux, Il n’est pas possible que des filles de cinq à quinze ans puissent décider de leur propre chef pour aller se faire exciser sans la présence d’un parent ou d’un tuteur.

S’agissant des victimes de l’excision dans la région du Sud-ouest sur 116 cas de filles excisées déclarés cette année 2019 dans la région ,7 ont été interrogées au cours de l’audience. Elles ont reconnu avoir été excisées mais elles n’ont dénoncé aucun parent.

Certaines d’entre elles ont même déclaré qu’elles sont allées se faire mutilées parce qu’elles ont été à plusieurs reprises l’objet de moqueries de la part des filles déjà excisées.

Vu les faits, le parquet a trouvé que les prévenus sont complices des faits d’excision sur les filles et a invité le tribunal prononcer la sentence, selon la loi en vigueur.

Le procureur du Faso, près du TGI de Gaoua, Cheick Alpha Boubacar Compaoré a affirmé que les peines données par le tribunal sont exemplaires et sensibilisatrices car elles tiennent compte de la personnalité des prévenus.

«Nous venons de constaté l’effectivité de la loi contre l’excision au Burkina Faso», s’est réjouie la secrétaire permanente du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE)CNLPE, Alphonsine Sawadogo.

D’après elle, l’événement est une opportunité pour expliquer aux populations que l’excision est une mauvaise pratique.

Agence d’information du Burkina

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