Burkina: le juge en charge du Dossier du juge NEBIE est décédé

Le ministre de la justice, des droits humains et de la promotion civique, Garde des Sceaux, a le regret d’annoncer ce jour 3 décembre 2015 à 3H44 minutes du juge NANA Théophile, juge d’instruction au Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou, des suites d’une courte maladie.

Une information judiciaire est ouverte ce jour-même pour rechercher les causes de sa mort. L’inhumation est différée pour qu’une expertise médicale approfondie soit préalablement effectuée. A en croire un proche de la famille, l’intéressé qui était bien portant la veille a été, suite à une crise, conduit dans la nuit du 2 au 3 décembre au CMA du secteur 30. L’état du malade jugé très critique, son dossier médical aurait été constitué pour qu’il soit référé à l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Théophile Nana serait décédé entre le CMA et l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Son décès survient le jour même où, toujours selon notre source, certaines conclusions devaient être rendues dans le cadre de l’affaire « Salifou Nébié », juge du Conseil constitutionnel retrouvé mort le 24 mai 2014, affaire dont il avait en charge l’instruction.

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Retour sur le dossier NEBIE

Tout est parti de cette soirée de 24 mai 2014. Le juge constitutionnel, Salifou Nébié, âgé de 58 ans, est trouvé mort sur la bretelle de la route communale n° 39, menant au centre-ville de Saponé. Sa disparition intervient dans un contexte surchauffé de débats tranchés sur la modification de l’article 37 de la Constitution. Membre de l’institution gardienne de la loi fondamentale, le Conseil constitutionnel, son décès avait suscité toutes sortes de commentaires avec autant d’hypothèses sur les potentiels auteurs.

Des mouvements sont nés pour exiger la justice pour le juge Nébié pendant que l’enquête de l’affaire est confiée à la section de Recherche de la Gendarmerie de Ouagadougou.

Un médecin légiste français du nom de Stéphane Chochois sera ensuite commis au dossier aux fins d’autopsie. Les résultats de celle-ci, réalisée le 4 juin 2014 (selon le rapport),conclut que « M. NEBIE Salifou est donc décédé des suites d’un accident de la circulation, avec percussion violente par un engin indéterminé, avec impact initial au niveau de l’épaule droite, puis chute violente sur le crâne en fronto temporo pariétal gauche, puis franchissement thoracique par le véhicule initial ou plusieurs autres véhicules, dans un contexte d’alcoolisation aigue ». Ecartant l’hypothèse de l’intervention d’une tierce personne dans sa mort.

Un rapport qui a suscité de l’étonnement (voire de l’indignation) au sein de l’opinion, surtout des organisations constituées pour exiger justice.

Depuis l’insurrection populaire, le dossier semblait connaître un rythme d’avancement qui n’est pas du goût des organisations de défense des droits de l’homme. Avec cette disparition du juge en charge de l’instruction du dossier, on est bien tenté de croire que le dossier Nébié a pris une autre dimension.

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