Burkina: Les instituteurs titulaires de diplômes universitaires au Premier ministre Zida

Son Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Avant tout propos, nous, les instituteurs titulaires de diplômes universitaires, regroupés en Union Nationale des Enseignants Titulaires de Diplômes Universitaires (UNE-TDU/MENA) voudrions bien vous féliciter et vous remercier pour votre courage exemplaire lors du putsch manqué des 16 et 17 Septembre 2015. Grâce à cela, notre peuple a pu réécrire une nouvelle page glorieuse de son histoire.


L’objet de notre écrit concerne le continuum éducatif notamment l’épineuse question de la reconversion des instituteurs titulaires de diplômes universitaires en professeurs pour le compte du post- primaire. En effet, dans la réforme du système éducatif qui a consacré le continuum éducatif comme la solution pour garantir « l’éducation pour tous » aux enfants du Burkina Faso, le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation a préconisé le recours aux instituteurs titulaires de diplômes universitaires pour résorber le manque criard d’enseignants qualifiés et parer les difficultés de recrutement de professeurs. C’est ainsi qu’après une étude minutieusement menée dont le rapport a été fait en Conseil des Ministres du jeudi 4 septembre 2014 (confère l’Observateur Paalga du vendredi 05 au dimanche 07 septembre 2014), ce conseil autorisait la reconversion de mille (1000) instituteurs titulaires de diplômes universitaires en professeurs, comme cela avait été en juin 2010. Contre toute attente, il a été organisé un test de reconversion en décembre 2014. Les attentes n’ayant pas été comblées, à cause d’une clé de répartition des postes par discipline et par région défavorable, chose que nous avions préalablement dénoncée, votre gouvernement dans sa PROPOSITION DE REPONSES AUX PREOCCUPATIONS DES ORGANISATIONS SYNDICALES DES TRAVAILLEURS RELATIVES AUX CAHIERS DE DOLEANCES DU 1ERMAI 2015 faite en août 2015, s’est engagé à reconvertir huit cents (800) instituteurs titulaires de diplômes universitaires en professeurs et à recruter neuf cents (900) professeurs sur mesures nouvelles au titre de la rentrée scolaire 2015-2016. Cet engagement a été confirmé par le Ministre de l’Education Nationale lors des interviews accordées au journal Le Pays du mercredi 19 août 2015 et au Faso.net du jeudi 22 octobre 2015 où il annonçait la reconversion de huit cents (800) instituteurs et le recrutement de neuf cents (900) professeurs sur mesures nouvelles. A ce jour seul le concours pour le recrutement des neuf cents (900) professeurs sur mesures nouvelles a été lancé depuis le 20 août 2015. Il est à noter que seulement 805 candidatures ont été enregistrées. Il est donc prévu selon le Ministre de relancer le concours après les résultats des concours directs espérant accroître les candidatures parmi les échoués. En ce qui concerne la reconversion, en guise de réponse à la lettre à lui adressée par le MENA en vue de la reconversion des instituteurs, le Ministre de la Fonction Publique du Travail à opposé un refus. Cette décision nous la percevons comme une contradiction du gouvernement mais surtout de notre Ministre.
De cet état de fait, plusieurs constats se dégagent à savoir :
- Il y a une discordance entre les points de vue du gouvernement et ceux des Ministres de la Fonction Publique. En 2014 tandis que le conseil des Ministres décrétait une reconversion sur examen de dossiers des instituteurs, le Ministre de la Fonction Publique exigeait un test de reconversion. Une fois de plus le gouvernement de la transition en concertation avec les syndicats des travailleurs s’engage à reconvertir 800 instituteurs en vue de résoudre une partie des entraves du continuum, le Ministre de la Fonction Publique oppose un refus catégorique anéantissant ainsi les espoirs des autorités du Ministère de l’Education Nationale, de milliers de parents d’élèves et d’enfants.
-  La mise à l’écart d’un personnel qualifié et disposé à faire valoir ses compétences, tout comme leurs aînés des reconversions de 2010 et 2015 dont les prestations ont été jugées très satisfaisantes au regard des résultats à l’examen du CAPES session 2014.
Au regard de ce qui précède, nous formulons les interrogations suivantes :
-  le Continuum Educatif n’est-il pas salutaire pour le maintien effectif des enfants à l’école jusqu’à l’âge de 16ans ?
-  faudrait-il parce qu’il a mal été amorcé, laisser le continuum tel, sacrifiant ainsi l’avenir de plusieurs promotions en campagne surtout ?
-  n’est-ce pas impératif de fédérer les énergies et de recourir sans tarder à toutes les solutions possibles pour rattraper le retard considérable engendré par les multiples tergiversations et hésitations des acteurs ?
Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du gouvernement, connaissant votre engagement sans réserve dans la lutte pour le bien des filles et fils du Burkina Faso, votre détermination à combattre l’analphabétisme et la déperdition scolaire afin d’assurer à tous les enfants du Burkina une éducation de qualité, nous vous invitons à considérer nos préoccupations afin de leur trouver des solutions favorables surtout celle concernant le volet reconversion des huit cents (800) instituteurs titulaires de diplômes universitaires qui ne demandent qu’à mettre leurs compétences au profit des enfants qu’ils sont sensés éduquer pour servir la nation burkinabè.
Excellence Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement, nous vous prions de bien vouloir agréer l’expression de notre considération distinguée.

Pour l’U.N.E-T.D.U/MENA

Le Président

DIALLO Kalifou
Tél : 71 22 33 35

Ampliation :
-  le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation
-  l’UAS
-  syndicats/MENA
-  coordination nationale des APE
-  cadre de concertation des OSC dans l’éducation

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