Burkina: Mouvement d’humeur des transporteurs de minerais

Les transporteurs de minerais ont observé un débrayage, jeudi dans le quartier industriel de Kossodo à Ouagadougou, pour exiger  des autorités « un référentiel tarifaire », suite à l’application d’un règlement de l’UEMOA, limitant la charge sur les routes, selon l'AIB.




« Nous avons constaté qu’à la date du 1er juin 2016, est rentrée en vigueur l’application du Règlement 14 de l’UEMOA dans notre pays. Pourtant aucune mesure d’accompagnement allant dans le sens d’un ajustement tarifaire n’est appliquée par nos partenaires traditionnels que sont les cimentiers et Nantou Mining », a déclaré le secrétaire général du Groupement des transporteurs de minerais du Burkina (GTMB),   Amadou Bâ Ouattara.

Les chauffeurs routiers, sanglés dans des tenues de travail ont barricadé à l’aide de leurs gros engins la principale route bitumée jouxtant le chemin de fer qui dessert la zone industrielle qui abrite, notamment, trois des quatre cimenteries du pays. Ils portaient des pancartes sur lesquelles on peut lire « Non au dumping dans le sous-secteur du transport routier » ou « Oui pour un référentiel tarifaire ».

Concrètement, selon M. Ouattara, cette nouvelle mesure réduit la « charge utile » des véhicules. « Nous passons de 40 tonnes à 28 tonnes en moyenne. Donc il y a un manque à gagner de 12 tonnes. La tonne est transportée à 35 000 francs en moyenne pour l’ensemble des quatre cimenteries. Nous perdons sur nos factures plus de 400 000 francs CFA », a-t-il expliqué.

L’objectif recherché à travers ce règlement est de réduire l’usure des    infrastructures routières dans l’espace l’UEMOA.

« Nous sommes conscients que la surcharge accélère l’amortissement de nos camions et fait courir trop de risques d’accidents à nos employés qui sont les chauffeurs et leurs apprentis », a dit M. Ouattara.

« Nous avons applaudi la mesure car nous avons compris qu’elle venait pour nous soulager. Mais ce que nous n’avons pas compris, c’est que le gouvernement applique cette règlementation dans toute sa rigueur sans pour autant comprendre la nécessité de réajuster les tarifs », a soutenu M. Ouattara.

Pourtant les manifestants ont rappelé qu’une rencontre initiée le 6 juin dernier, par l’Organisation des transporteurs du Faso (OTRAF) avait fait une forte recommandation pour une hausse tarifaire de 50 000 francs pour Lomé-Ouaga et 60 000 F pour Abidjan-Ouaga, « avec effet immédiat ».

« Malheureusement, jusqu’à nos jours, rien n’est fait dans ce sens », a dit M. Ouattara qui a prévenu que « personne ne peut prédire quand est-ce que cette manifestation va arriver à son terme ».

Les contestataires ont, en outre,  pointé du doigt « l’irresponsabilité » des cimentiers qui profitent, selon eux, de cette situation pour acquérir  des prestations à vil prix.

« Il y a des cimenteries avec qui on avait commencé à 40 000 francs la tonne mais qui sont allés à 32 000 F. Il y a même une société qui est à 28 000 francs. Alors que les charges à notre niveau ne diminuent pas. On n’a pas appris non plus qu’elles vendent moins cher le ciment que les autres », s’est offusqué M. Ouattara.

Selon lui, un autre dispositif est envisagé du côté d’une quatrième cimenterie, cette fois à l’Ouest de la capitale tandis que d’autres plateformes génératrices de fret de plus de 200 000 tonnes seront concernées.

Agence d’Information du Burkina

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