Burkina: voici la situation économique du Burkina selon le premier ministre

Au titre des performances en termes de développement humain, il vaut de relever que le pays est classé au 183ièmerang sur 188 en 2014selon l’Indice de développement humain (IDH) du PNUD. En outre, plus de 40% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté estimé à 153 530 FCFA par an et par personne.



Relativementaunouvel agenda de développement des Nations unies dénommé « Objectifs de développement durable (ODD) », notre pays accuse un retard considérable en matière de santé maternelle et infantile, de protection de l’environnement, d’autonomisation des femmes, et de réduction de l’extrême pauvreté.

La réalité de notre pays c’est également des performances économiques mitigées et des finances publiques dans une situation difficile au regard du profil d’un certain nombre d’indicateurs :

  1. le pays présente des signes de fragilité, avec une croissance trop faible pour éradiquer la pauvreté et réduire les inégalités sociales. Le taux de croissance moyen enregistré au cours des dix dernières années (2006-2015) est de 5,5%, alors que le taux de croissance démographique au cours de la même période est ressorti à 3,1% par an. Avec un tel niveau de croissance du PIB, il nous faudra attendre 15 ans pour doubler le revenu par tête des burkinabé ;

 

  1. notre économie souffre d’un important déficit de productivité et de compétitivité lié, à la faible qualification de la main d’œuvre,  à la faible disponibilité et au coût élevé des facteurs de production, notamment, ceux de l’énergie et des transports, ainsi que des lourdeurs et autres dysfonctionnements qui entravent l’efficacité de notre Administration ;

 

  1. les marges de manœuvre budgétaires sont très étroites et limitent nos capacités d’investissement, en plus des problèmes de qualité de la dépense publique et du faible niveau de l’épargne intérieure ;

 

En effet, sur la base des données enregistrées en 2015, les dépenses courantes de l’Etat absorberaient près de 94% des recettes fiscales. Par ailleurs, le déficit budgétaire hors dons ressortirait à 489,2 milliards de FCFA, soit -7,5% du PIB ; y compris les dons, le niveau du déficit est de 163,7 milliards, soit -2,5% du PIB ;

  1. l’accroissement démesuré des charges courantes notamment des salaires, dégradele ratio masse salariale sur recettes fiscales (49% en 2015 contre une norme UEMOA de 35% au maximum). Cette situation pourrait se dégrader davantage en 2016, compte tenu des engagements d’augmentations salariales accordées par le Gouvernement précédent (révision de la loi 13 de 1998, révision du statut des magistrats, des agents de la Douane, des greffiers et des agents de l’ASCE-LC, etc.)
  2. selon les statistiques officielles, la dette publique représente près du tiers du PIB pour une norme maximale de 70% selon les critères de l’UEMOA;
  3. plusieurs établissements publics dont les hôpitaux et les universités sont confrontées à des difficultés budgétaires récurrentes qui pèsent gravement sur leur fonctionnement ;

Toutefois, la trajectoire de la dette publique n’est pas soutenable dans la mesure où le déficit budgétaire hors dons ressort à -6,7% du PIB et dons compris à -3,8% du PIB,au-dessus de la norme de 3% convenue dans le programme avec le FMI ;

  1. les délais de règlement de la dépense publique se sont sensiblement allongés ce qui traduit l’existence de tensions latentes de trésorerie ;
  2. l’accumulation d’arriérés,au titre du paiement de la dette intérieureentrave la contribution des entreprises locales à l’essor économique ;
  3. un bilan plus que mitigé du Programme socio -économique d’urgence de la transition.

En effet, avec un budget de 25 milliards de FCFA annoncé, il s’avère à la date d’aujourd’hui que 10 milliards seulement ont pu être mobilisés et décaissés,dégageant ainsi un besoin de financement de 15 milliards à couvrir.

Tel est le tableau de la situation sociale, économique et financière dont hérite mon Gouvernement. Il est aggravé par le contexte national post insurrectionnel où la sécurité devient une priorité.

Le peuple a placé sa confiance en Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE pour répondre à toutes ces préoccupations à travers la mise en œuvre de son projet de société, qui, dois-je le rappeler, constitue la feuille de route de mon Gouvernement.

Cette confiance a été légitimée par une majorité claire à l’Assemblée Nationale autour de la vision et du programme présidentiel. Mon Gouvernement est déterminé à se hisser à la hauteur des responsabilités à lui assignéeau regard des aspirations légitimes du peuple, singulièrement de la jeunesse.




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