CMA DE PISSY : Une poubelle à ciel ouvert et un visage hideux

Le Centre médical d’arrondissement (CMA) de Pissy, un des établissements sanitaires les plus fréquentés de Ouagadougou, inquiète pour diverses raisons.





En son sein la morgue qui a été édifiée depuis 2010 reste inexploitée et délaissée. Cette infrastructure répondant aux normes techniques relativement appropriées, ne fonctionne pas … du moins pour ceux qui sont censés l’occuper. Elle fait plutôt le bonheur des reptiles, des insectes et des hautes herbes. Nous nous y sommes rendus sans être inquiétés par un agent de sécurité. Le portail largement ouvert offre un spectacle révoltant. « La morgue n’a pas d’eau », nous confiera une source préférant garder l’anonymat. Pourtant à quelques mètres de ce bâtiment, des robinets sont perceptibles. Nous apprendrons, par ailleurs, que l’incinérateur situé non loin de là, n’est non plus pas fonctionnel, faute de carburant pour l’alimenter. Autre découverte écœurante : le centre de traitement épidémique du CMA de Pissy qui devait abriter d’éventuels cas d’Ebola, est envahi par les herbes. D’ailleurs, il est plutôt ouvert au grand public. Son entrée principale est en permanence entrebâillée. Les tentes y érigées, sous l’impact des intempéries, telles que les vents et les pluies, se détériorent par endroit. Elles auraient pourtant pu être démontées, rangées pour servir dans des circonstances appropriées.


Une poubelle à ciel ouvert.


CMA PISSY3Mais, il y a pire au CMA de Pissy. Un dépotoir d’ordures sur un peu plus de 300 m jouxte le mur de cet établissement, au niveau de son côté ouest. On peut également apercevoir dans les environs du centre de traitement épidémique, un gros trou, « un petit lac » sale, dans lequel moustiques et crapauds se disputent l’espace et se mènent la vie dure. C’est pourtant dans les locaux de ce centre que sont hospitalisées des personnes atteintes de paludisme et autres maladies assez graves. Face à une telle situation, pourquoi prendre le risque de rendre visite à un malade en sachant que nous sommes aussi grandement exposés ? Comment ne pas être contaminé en rendant visite aux patients ? Comment souhaiter un prompt rétablissement à quelqu’un qui élit domicile à proximité des germes de maladies ?
Centre de santé ou champs d’arachides et d’oseilles ?
Paradoxalement, les champs d’arachides et d’oseilles semblent s’accommoder d’un tel environnement. Sur une grande surface du CMA, des femmes, en toute quiétude, arrachent les herbes de leurs « exploitations agricoles ». Désolant… On se rappelle que l’année dernière, une compagnie de téléphonie mobile de la place, dans le cadre de son approche société citoyenne, avait investi un million (1.000.000) de francs dans la plantation d’arbres qui allaient fournir de l’air frais et de l’ombre pour malades, personnel du centre et visiteurs … mais hélas ! Très peu de plants ont survécu… Ils ont été laissés à eux-mêmes. Espérons qu’un jour le ministre de la santé fera une sortie sans tambour ni trompette au CMA de Pissy pour toucher du doigt cette situation et y trouver une solution dans un bref délai. Sujet plus sérieux et plus urgent que cette affaire de « bonnet du chef » de la CAMEG (Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels Génériques et des Consommables médicaux) qui semble être presque une priorité pour lui !

Source: plumealerte

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