Congo : ouverture du référendum après l’échec de la médiation

Samedi 24 octobre à minuit, l’opposition congolaise et une partie de la communauté internationale rêvaient encore d’une annulation du référendum contesté sur la modification de la Constitution. En vain. Les bureaux de vote ont ouvert dimanche dans un climat politique plus que tendu, l’opposition ayant appelé au boycott du scrutin.

Plusieurs médiations ont été entamées pour apaiser la situation au siège du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). C’est dans ce « lieu neutre » que, depuis une quinzaine de jours, les anciens candidats à la présidentielle Joseph Kignoumbi Kia-Mboungou et Anguios Nganguia Engambé, intermédiaires autodésignés mais soutenus par le pouvoir, s’essaient à trouver un accord. « Ils n’ont pas de légitimité et sont considérés comme des personnalités de l’opposition acquises au pouvoir », estime-t-on au sein du Front républicain pour le respect constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad). Une tentative menée par l’archevêque de Brazzaville, Anatole Milandou, n’a pas convaincu non plus.

Les observateurs misaient davantage sur la rencontre, samedi soir, entre l’émissaire spécial des Nations unies en Afrique centrale, Abdoulaye Bathily, et le président, Denis Sassou-Nguesso. A l’issue de cette réunion, une délégation du Frocad menée par son porte-parole, le colonel à la retraite Guy-Romain Kinfoussia, s’est rendue au PNUD pour une médiation de la dernière chance en présence de membre du camp présidentiel et de la communauté diplomatique. Ces négociations, chapeautées par M. Bathily, n’ont même pas été entamées.

Elles ne pourront démarrer qu’après la tenue du référendum, a fait savoir le pouvoir. Le Frocad, de son côté, reste inflexible sur les conditions préalables à toute discussion : l’annulation du référendum ou du moins un report du scrutin, et la « libération » d’André Okombi Salissa et Guy Brice Parfait Kolélas, deux anciens ministres ralliés à l’opposition et maintenus à résidence par un dispositif militaire. « Nous ne pouvons même pas envoyer des gens nous chercher de l’eau qui vient à manquer ou des médicaments. Je suis gravement malade », confiait au téléphone Michel Mampouya, qui se trouve dans la résidence de M. Kolélas.

Des bureaux de vote déserts

Dimanche matin, à Brazzaville tout comme à Pointe-Noire, la deuxième ville du pays, la situation était calme et les bureaux de vote à peu près vides. L’opposition mise sur une abstention record, et a renouvelé son appel à ne pas se rendre dans les urnes. Beaucoup de Congolais ne disposent de toute façon pas de carte d’électeur.

Cette semaine, la communauté internationale s’est dite préoccupée par ces tensions grandissantes. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a appelé à un dialogue entre les deux camps. Face aux louvoiements de la France qui a d’abord reconnu le droit à Denis Sassou-Nguesso de consulter son peuple avant de rappeler sont attachement au respect de la Constitution, les Etats-Unis ont adopté une position ferme, demandant un report du scrutin. L’envoyé spécial de l’ONU, Abdoulaye Bathily, a prévu de rester à Brazzaville jusqu’à mardi 27 octobre.

lemonde

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