Crise au Ministère de l’économie: « deux Ministres refusent d’aller à la table de négociation » CS-MEF



Le mardi 05 juin 2018, devraient se dérouler les négociations sur les points de revendications des travailleurs du MINEFID entre le Gouvernement et la CS-MEF sous la médiation de Mme Saran Sereme Sere, Médiateur du Faso. La rencontre s’est effectivement tenue et ce de 15h58 à 22h30.
Dès l’entame, après avoir exposé des préalables (les conditions et souhaits du Médiateur du Faso pour une sortie de crise), madame le Médiateur du Faso a exposé ce qu’elle a considéré comme des éléments d’évolution dans le dossier. Après son exposé, la CS-MEF a demandé une suspension pour examiner les « éléments d’évolution ».

Après près de 2 heures de concertation, la CS-MEF a relevé qu’il n’y a pas eu d’avancées et bien au contraire, le Gouvernement continue dans le dilatoire. En effet, au moment où en conférence de presse, le Gouvernement annonce qu’il y a cinq (05) points ayant fait l’objet d’accord sur les sept (07) points de revendications, dans la réalité, il n’en est rien. A titre illustratif, le Gouvernement fait un véritable blocage sur certaines questions dont le check-off, le statut sécurisant et les réformes.
- Du check off, le Gouvernement a remis en cause l’accord trouvé avec la CS-MEF lors des négociations des 28, 29 et 30 mars 2018 alors que le Ministre Séni OUEDRAOGO l’a listé à la conférence de presse parmi les points d’accord.
- Des réformes, le Gouvernement ne veut pas clairement surseoir sur les réformes contreproductives en cours ;
- Du statut sécurisant : des échanges, il est ressorti clairement la volonté du Gouvernement de remettre en cause les acquis historiques des travailleurs notamment le FC.

De ce fait, sur ce point plus que capital, il ne veut pas en discuter et le renvoie à la fameuse conférence de remise à plat, qui du reste est boycottée par toutes les organisations syndicales crédibles de notre pays. Au fait, le Gouvernement ne cache plus sa volonté de remise en cause du FC au motif que la situation économique du pays ne permet pas de continuer de servir le FC aux travailleurs du MINEFID. Au moment où ce même Gouvernement partage des statuts particuliers confortables ailleurs, non seulement il refuse de tels statuts aux travailleurs du MINEFID et pire, il veut remettre en cause le peu d’avantages dont bénéficient ces travailleurs.

En outre, le Gouvernement par apport aux deux (02) points additifs (question des libertés démocratiques et syndicales et l’arrêt des sanctions arbitraires contre les travailleurs en lutte) se livre à des réponses révoltantes. En un mot, il continuera la répression, la violation des libertés syndicales et démocratiques.
A la reprise à 19h12, la CS-MEF a exposé au Médiateur du Faso ses observations et a réaffirmé la nécessité que le Gouvernement respecte sa parole donnée et de ce fait, les cinq (05) points ayant fait l’objet d’accord le 30 mars 2018 soient maintenus. Des discussions se sont engagées jusqu’à 22h30 sur tous les points.

Il faut noter qu’il fallait aplanir les positions avant que le Ministre en charge de la Fonction publique et le MINEFID ne rejoignent la table des négociations. Finalement, ces deux (02) Ministres n’ont pas pu effectuer le déplacement pour les raisons suivantes :
- le MINEFID a conditionné son déplacement par l’assurance que la CS-MEF allait accepter signer un accord, car elle n’est pas disposée pour discuter ;
- le MFPTPS a dit qu’il n’allait pas venir tant que le MINEFID ne se mette pas devant (ne vienne pas).
A la fin de la rencontre, le Médiateur du Faso a réitéré à la CS-MEF son vœu que le mot d’ordre de sit-in soit levé et de s’inscrire dans la dynamique des discussions. En outre, Mme le Médiateur a demandé à la CS-MEF de lui envoyer les dernières observations de la Coordination suite à cette rencontre. En réponse, la CS-MEF a maintenu sa position qui est qu’il ne peut avoir suspension ou levée du mot d’ordre qu’à la condition que les préoccupations posées soient résolues. Elle a réaffirmé sa disposition permanente au dialogue.

La CS-MEF saisit l’occasion pour demander aux camarades travailleurs que l’heure est à la fermeté, à la détermination et à la mobilisation ! Tout travailleur du MINEFID doit s’armer davantage de courage pour pouvoir supporter les attaques venant de toute part. A commencer par les attaques du Gouvernement, car, après la répression policière, celui-ci a décidé de criminaliser les travailleurs du MINEFID en les considérant purement et simplement comme des terroristes !
La victoire ou la victoire car nous menons une lutte de survie, par conséquent aucun sacrifice de notre part n’est et ne sera de trop !
A très bientôt !

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