Diplomatie: tensions entre la RDC et le Sénégal après une réunion de la société civil à Dakar

Le gouvernement de la RDC a accusé dimanche les autorités sénégalaises d'accueillir une réunion d'une quarantaine d'opposants et d'acteurs de la société civile, destinée à "déstabiliser les institutions" du pays.

« Nous disposons d’éléments qui indiquent que l’objectif de la réunion de l’île de Gorée est de déstabiliser les institutions en RDC », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, dimanche 13 décembre.

La Fondation allemande Konrad Adenauer, coorganisatrice du forum, y a invité uniquement « les organisations politiques et de la société civile congolaises, qui ont publiquement exprimé leurs inquiétudes face à l’avenir du processus électoral en RDC« , en particulier « l’élection présidentielle de 2016 », a quant à lui déclaré l’un des organisateurs sous couvert d’anonymat. Aucun représentant du gouvernement congolais n’a été invité, a-t-on ajouté de même source.

Lambert Mende qualifie l’attitude des autorités sénégalaises à propos de ce forum de trois jours « d’inacceptable » et estime qu’elle « dénote d’une forte dose d’irresponsabilité ». Le 11 décembre, le gouvernement congolais s’était déjà ouvertement interrogé sur l’attitude du Sénégal. « Nous sommes choqués que le Sénégal, pays frère et ami, accueille une réunion où l’on planifie des manifestations de rue au Congo, a déclaré à Jeune Afrique, Barbané Kikaya Bin Karubi, conseiller diplomatique du président Joseph Kabila.

Mais du côté sénégalais, l’on se plait à dire « qu’on n’a rien à voir là-dedans.» « Le gouvernement sénégalais n’a rien à voir là-dedans, rétorque l’un des organisateurs. Il n’avait pas à donner son autorisation. D’ailleurs, ce pays a supprimé le visa payant à l’entrée en mai dernier ».
Ce qui n’altère en rien la colère des congolais qui rappellent que c’est grâce à une intervention sénégalaise que les mouvements citoyens «Y’en a marre (Sénégal) et Balai Citoyen (Burkina) ont été libérés «par amitié ». Et voici que les mêmes personnes se réunissent dans ce pays sans que le gouvernement ne nous informe.

Un précédent

Selon la presse Senegalaise  peu avant la finale aller de la ligue des champions entre le Tout-puissant Mazembé et l’Union sportive de la Médina (USM), le farouche opposant au régime de Joseph Kabila, Moïse Katumbi, a rencontré le 15 novembre 2015 à Paris, le Président du Sénégal, Macky Sall.   Même si nos sources refusent de dévoiler la teneur de cet entretien, on nous apprend tout de même qu’il a été question de «conseils prodigués à Katumbi» sur le comportement à adopter pour empêcher un troisième mandat à son rival du pouvoir.

Le climat politique est très tendu à l’approche du cycle électoral qui devait commencer initialement en octobre 2015 pour mener jusqu’à la présidentielle de novembre 2016, à laquelle la Constitution interdit au président Joseph Kabila de se représenter.

Toutefois, depuis l’invalidation du calendrier électoral par la Cour constitutionnelle en septembre, le plus grand flou règne sur la tenue des scrutins à venir et plusieurs composantes de l’opposition soupçonnent Joseph Kabila de chercher à demeurer à la tête du pays au delà de la fin de son mandat.

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