Fada N’Gourma : trois dépôts de carburant illicite partent en fumée

Trois boutiques de vente de carburant illicite ont été entièrement consumées dans la nuit de mercredi à jeudi, par un incendie d’une grande ampleur à Fada N’Gourma (Est), ville  pourtant dépourvue de  caserne de sapeurs-pompiers.

Il est 20h 12 minutes ce mercredi 14 mars 2018 à Fada N’Gourma, nous nous empressons de regagner la maison. A mi-chemin, nous apercevons de petites flammes naitre dans un point de vente de carburant aux abords de la voie.

Lesquelles présageaient un incendie d’une grande ampleur d’autant plus que le feu se propageait et s’embrasait au fur et à mesure comme une trainée de poudre.

En l’espace de quelques minutes une marée humaine s’invite à la catastrophe. Impuissante, elle observe les flammèches s’envoler au-dessus du feu. Impossible de s’approcher.

Soudain des détonations assourdissantes se succèdent et provoquent une panique générale. Aucun secours, puisque, jusque-là, Fada N’Gourma ne dispose pas d’une brigade de sapeurs-pompiers.

Ce qui indigne Moussa Thiombiano, qui s’interroge : «comment comprendre qu’une région aussi vaste comme l’Est ne puisse pas avoir de sapeurs-pompiers ? Il est temps d’y songer ».

Il a fallu donc attendre que le feu baisse d’intensité pour le circonscrire. Bilan : trois commerces de vente de carburant consumés à volonté par les flammes. Fort heureusement, il n’y a eu aucune perte en vies humaines.

Guillaume Kiema, l’un des infortunés, toujours sous le choc, déclare avoir perdu 500 000 F CFA, de l’argent liquide qu’il avait gardé dans sa boutique.

A la question de savoir d’où est venu le feu, il répond : « je n’étais pas là quand le feu a déclenché. Mais mes enfants m’ont confié qu’il a jailli de chez la voisine. Certains disent qu’elle faisait la cuisine».

Souleymane Kaboré, vendeur de téléphones portables et voisin de Guillaume Kiema, a échappé belle. Mais il affirme avoir perdu de la marchandise dérobée par des individus malveillants dans le brouhaha général.

Formellement proscrite par la loi, la vente de carburant aux abords de la voie est pourtant à la mode à Fada N’Gourma. Cela, au vu et au su de tous.

« L’autorité voit, mais elle ne dit rien. Le paradoxe c’est que la même autorité vient prélever l’impôt sur une activité qu’elle prétend interdire », s’irrite un usager qui a requis l’anonymat.

Qu’à cela ne tienne, il convient de rappeler que la vente des produits inflammables est réglementée et que seuls les établissements dûment constitués et possédant une autorisation sont habilités à le faire sur toute l’étendue du territoire national.

AIB

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