Hadj 2015 : Les premiers « El Hadj » et « Hadja » de retour au Burkina

Ouagadougou, 15 octobre 2015. Il est 22h 20mn lorsque le Boeing 747 de la compagnie FLYNAS atterrit sur le tarmac de l’aéroport de Ouagadougou, après un retard de 3 heures. 500 pèlerins sont de retour de la Mecque après avoir accompli le 5e pilier de l’Islam. Parents et amis s’étaient déportés nombreux pour accueillir les nouveaux « El Hadj » et « Hadja ». Quelques membres du gouvernement étaient de la partie.

Peu avant 19h, le dispositif sécuritaire était déjà en place et une foule monstre attendait impatiemment l’arrivée des « miraculeux ». Les parkings s’étendaient sur des dizaines de mètres et refusaient des engins à mesure que le temps passait. Des policiers et des gendarmes étaient postés à l’entrée de l’aéroport ainsi qu’à l’intérieur. Comme d’habitude, ils veillaient au grain…
Trois heures passées et voilà les premiers El Hadj et Hadj qui foulent le sol. Ils étaient tous vêtus de blanc. Un blanc signe de pureté et de renouveau. Le séjour en terre sainte de l’islam était très éprouvant pour eux, surtout après la bousculade de Mina, le 24 septembre, qui avait causé la mort de 22 Burkinabè. Mais la joie de retrouver les leurs équilibrait un tant soit peu la balance même si la fatigue se faisait beaucoup ressentir. Parmi les autorités venues accueillir les pèlerins, se trouvent Youssouf Ouattara, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Aminata Bila/Bambara, ministre délégué du Budget, Dahir Mootish Alenaze Ambassadeur du Royaume d’Arabie Saoudite et Aboubacar Sana, Grand imam de Ouagadougou.

Pour le respect du deuil

Tout en souhaitant la bienvenue aux pèlerins, le ministre Ouattara espère qu’ils surmonteront le drame qui est survenu à Mina. Quant à ceux qui n’ont pas pu effectuer le pèlerinage du fait du coup d’Etat et qui sont en possession de leur visa, il rassure une fois de plus que ces personnes seront prioritaires au prochain Hadj. Pour ce qui est du deuil national institué par le gouvernement, le ministre espère qu’il sera respecté à la lettre car lors du deuil des martyrs du putsch, des contrôles avaient permis de perquisitionner le matériel de sonorisation de certains débits de boissons dans la capitale.

Entre joie et tristesse

Pour l’année 2015, L’Arabie Saoudite avait revu à la hausse le quota des pèlerins. Pour le diplomate saoudien l’organisation du pèlerinage ne peut être à l’abri des « incidents » au regard du nombre important des fidèles. Toutefois, il s’est voulu rassurant sur les dispositions qui seront prises pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.
Tout comme lui, El Hadj Traoré Boukari, vice-président du comité de suivi du pèlerinage à la Mecque a exprimé ses sentiments de joie et de tristesse. Le trajet s’est, certes, bien déroulé mais trois pèlerins qui devaient arriver par ce premier vol, ont péri dans les bousculades. Une autre pèlerine arrivée dans la soirée a également perdu son époux.
Des difficultés, il y en a eu. Hadja Assana Kabré déplore le manque des médecins qui sont souvent très occupés ou à cours de médicaments. Pour les prochains Hadj, elle souhaite que le personnel soignant puisse disposer d’une boite à pharmacie complète.

En hommage aux 37 personnes décédées [22 dans la bousculade et 15 par suite de maladie], la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) a décidé de l’organisation de prières mortuaires dans toutes les mosquées ce vendredi 16 octobre. Deux autres vols sont attendus le même jour à Ouaga et à Bobo.

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