Mogho Naaba/ Justice: les magistrats

Justice : 12 mois de prison pour des hommes à la machette

Le village de Kouba (commune de Koubri) a connu une chaude matinée, le vendredi 9 mars 2018. Une centaine de manifestants a occupé la route nationale n°5 sur l’axe Ouagadougou-Kombissiri pour réclamer des parcelles des autorités communales et en découdre, le cas échéant, avec une société immobilière de la place.

Une échauffourée éclate entre les frondeurs et les forces de l’ordre. Celles-ci interpellent plusieurs personnes, parmi lesquelles G.N. (commerçant), H.M. (commerçant) et C.A. (cultivateur).

Poursuivis pour des faits d’attroupement armé sur la voie publique, les trois individus ont été appelés à la barre, le lundi 16 avril 2018 au Tribunal de grande instance de Ouagadougou.

Dès l’entame du jugement, G.N. a rejeté en bloc les accusations portées sur sa personne. Que faisiez-vous avec la machette lors de votre interpellation le jour de la marche ? «Je suis gérant d’une boutique de pièces détachées, de batteries, de plaques solaires.

La machette me sert à couper des fils», s’est-il défendu. A-t-on vraiment besoin d’un tel outil pour couper des fils ? A cette question de la présidente du tribunal, G.N. restera muet comme une carpe. Contrairement à lui, C.A. a reconnu avoir été arrêté en possession de machette, le jour de la manifestation, mais pas pour la raison évoquée.

Selon ses explications, il aurait été pris malencontreusement pour un manifestant. «Je revenais des champs en compagnie de ma femme. Elle était allée chercher du bois. Je suis allé lui dire de rentrer à cause de la situation. C’est non loin de ma maison que j’ai été mis aux arrêts», a-t-il déclaré. «Cuisiné» par les membres de la cour, C.A. n’est pas parvenu à justifier la destination de la machette et le coupe-coupe trouvés sur lui.

Quant à H.M, il a «partiellement» reconnu les faits : « J’ai pris part à la manifestation, mais c’était avec les mains nues». Dans son réquisitoire, le procureur a relevé que G.N. et ses camardes tombent sous le coup de la loi. «Les attroupements troublent la quiétude sociale.

C’est pourquoi, ils sont interdits que ce soit sans arme ou avec des armes ou des objets considérés comme tels. Or, des outils contondants ont été retrouvés sur eux», a martelé le ministère public.

Pour lui, les faits d’attroupements armés sont indiscutables. Il a, de ce fait, demandé à la cour de maintenir les prévenus dans les liens de la prévention et de les condamner à 12 mois de prison assortis de sursis. La cour suivra le procureur dans son réquisitoire. G.N, H.M. et C.A. ont écopé d’un an de prison assortis de sursis.

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