Newton Ahmed Barry: L’injustice m’insupporte !

Il y a dans cette transition des droits acquis. Certains, pour on ne sait pourquoi, sont devenus les mandarins de la transition. Ils ont acquis le droit de mentir et de calomnier les autres sans être inquiétés.

Basic Soul, devenu opportunément le porte-parole du Balai Citoyen est l’une de ces personnes. Il s’octroie des droits et se croit tout permis. Il désigne à la vindicte populaire qui il veut. Il aiguillonne les vandales vers les domiciles de ceux qu’il désigne comme « ennemi de la transition ou en train de comploter contre la transition » ; Enfin il est aussi l’auxiliaire de l’instruction en cours. Il y a quelques jours il se délectait d’une interpellation, d’un certain naaba, qui s’est révélé fausse. Le plus invraisemblable dans tout ça, c’est qu’il se dit membre d’une organisation de la société civile (OSC) dont l’essence même, c’est de veiller au respect et la protection des droits, même (et surtout) de ceux qui ne sont pas du bon côté de la barrière.

Basic Soul a une attitude et un comportement inacceptable et qu’on ne peut pas tolérer au risque « d’entériner sous la transition aussi des privilèges de l’ancien régime ». Nous avons combattu pour que les citoyens burkinabè soient égaux, en droit et en devoir. Que personne ne puisse, de part sa position et sa proximité, avoir plus de droits que les autres ». Ce que Basic Soul fait, si Pascal Zaida faisait ne serait-ce que le tiers, les pandores de Serges Alain Ouédraogo, le patron adjoint de la gendarmerie, l’auraient depuis embastillé. Les deux sont pourtant des burkinabè. Ils n’ont que des opinions différentes par rapport à un moment de l’évolution de notre pays. Si l’insurrection n’arrive pas à sacraliser et à sanctuariser l’égalité des droits, le droit à la différence et aux opinions contraires, alors elle n’aura rien réussi du tout. C’est le socle de tout le reste.
Les méthodes ne changent pas !

Au risque de ne pas plaire, la hiérarchie de la gendarmerie, sous la férule d’un certain Serges Alain Ouédraogo, me rappelle avec frayeur, les années Bassolé et de Madou Bandit. Ceux qui étaient du bon côté avaient tous les droits et les autres rien du tout. Pour avoir soupé ces méthodes, nous autres, pouvons en témoigner. De 1998 à 2003 nous avons été harcelés continuellement, accusé de tous les crimes y compris, celui d’intelligence avec l’ennemi. Quand Balla Kiéta, l’ex ministre thuriféraire de Houphouët est assassiné dans la villa des hôtes de l’Etat Burkinabè, à la zone du Bois, le duo Bassolé/Madou Bandit nous fait interpeller et garder à vue, avant de nous signifier le chef d’accusation « de complicité avec une puissance extérieure » qui était retenu contre nous. En attendant plus de clarification, dans la procédure en cours, ce n’est pas la première fois que « le crime d’intelligence avec l’ennemi » est porté, sans le moindre fondement.

Dans la situation actuelle, nous aurions pu nous réjouir, à juste titre, du retour de bâton qui frappe Djibril Bassolé. Mais non justement, parce que le combat pour les droits n’a d’intérêt que s’il est aussi pour ceux que nous avons toutes les raisons de détester. Quand les syndicalistes vont à la grève et gagnent des droits, les briseurs de grève ne sont pas exclus des bénéfices de la lutte.
Nous aurions été très heureux que Serge Alain Ouédraogo, dans la situation présente réserve à ceux qu’on soupçonne l’exacte contraire de ce qu’ils avaient l’habitude de faire aux autres. En cela j’ai beaucoup apprécié le propos de maître Sankara hier à la sortie de l’audience avec le juge militaire sur l’affaire Thom Sank, sur « le respect du droit de la Défense ». La justice ne doit pas être unilatérale. Elle ne doit pas être complaisamment sous les ordres des puissants du moment. Ceux qui peuvent se réjouir de telle situation, sont ceux que les moose appellent à juste titre « les gens à la pensée courte ».
C’est pourquoi Serge Alain Ouédraogo doit tout aussi équitablement traiter les protagonistes de la situation actuelle. Pas plus de droit à Basic Soul qu’il ne peut tolérer à Pascal Zaida.

Newton Ahmed Barry

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