Nouveau code électoral: un braconnage de la démocratie selon des OSC

Le 30 juillet 2018, la marche du Burkina Faso dans la construction de sa démocratie a étél’objet d’un braconnage à l’hémicycle par le fait d’automates applaudisseurs appelés députés de la majorité au pouvoir.

Faisant fi de la règle du consensus entre majorité et opposition, condition sine qua non pour l’adoption des grandes reformes qui engagent l’avenir du pays, les députés de la majorité ont unilatéralement imposés aux forceps un code électoral scélérat dont la conséquence majeure est la remise en cause de la nationalité à de millions de Burkinabè résident en Côte d’ivoire.

En effet, le président Roch Marc Christian Kaboré, le gouvernement Kaba Thieba et la majorité parlementaire au pouvoir viennent d’imposer pour des raisons politiciennes aux Burkinabè notamment aux compatriotes résident à l’étranger un code électoral dans lequel la carte consulaire est définitivement supprimée de la liste des documents permettant de s’inscrire sur la liste électorale dans le cadre de la présidentielle de 2020.

Arguant au sommet du pouvoir en place de la non fiabilité de la carte consulaire pour les uns et de l’impossibilité de cette carte de conférer la nationalité Burkinabè pour les autres, le régime MPP vient de livrer au-delà des enjeux électoraux nos millions de compatriotes résident en Côte d’ivoire et au Gabon à la tracasserie à tous les niveaux.

Si pour des raisons électoralistes, l’autorité au pouvoir a pu tomber dans l’aberration en affirmant que la carte consulaire est un document d’identification ne permettant pas de conférer la nationalité Burkinabè au détenteur en oubliant à dessein que cette carte est délivrée par la représentation diplomatique du Burkina Faso en Côte d’ivoire et au Gabon, n’allons pas demander aux pays hôtes qui l’accueil de reconnaitre que ce document est similaire à la carte nationale d’identité Burkinabè (CNIB).

La mauvaise foi de l’autorité en place est si manifeste que plus de deux années après son ascension au pouvoir, elle n’a pas pu prendre des mesures pour résoudre les prétendues insuffisances que comportent  la carte consulaire. Mieux, elle a laissé les compatriotes continuer à débourser 7000 francs cfa pour acquérir un document d’identification sur lequel est inscrit au verso : « cette carte tient lieu de CNIB».

Nous disons qu’il s’agit ni plus ni plus qu’une escroquerie entretenue au sommet du pouvoir en place pour gruger nos compatriotes à mettant à leurs dispositions à hauteur de 7000 francs cfa un document qui n’a pas la valeur de CNIB. Considérant cette arnaque organisée, nous appelons nos compatriotes résident en Côte d’ivoire et au Gabon à ester en justice le président Roch Marc Christian Kaboré et le gouvernement Kaba Thieba pour avoir continué plus de deux ans à les doter d’une carte consulaire qui a valeur de document d’identification en les faisant croire qu’elle tenait lieu de carte nationale d’identité Burkinabè.

C’est aussi l’occasion de battre en brèche cette désinformation véhiculée par le pouvoir en place qui tend à faire croire à l’opinion que le vote des Burkinabè de l’extérieur à la présidentielle de 2020 est une sinécure offerte par le Président Roch Marc Christian Kaboré. Ce droit de vote n’émane aucunement du bon vouloir du Président Roch, mais de la volonté du peuple Burkinabè qui l’a inscrit dans la constitution, loi fondamentale du pays.

Face à la forfaiture du pouvoir MPP en cours relatif au tripatouillage du code électoral et la question identitaire suscitée par cette initiative malsaine, l’ADP et la CCP appellent l’ensemble des démocrates à rejeter ce code électoral unilatéral de la majorité au pouvoir et à exiger un dialogue entre majorité et opposition devant aboutir à un consensus dans l’adoption de ces textes.

D’autres parts, nous appelons l’ensemble des patriotes à se mobiliser massivement et à respecter tous les mots d’ordre pour les actions de lutte légales que viendraient à lancer l’opposition Burkinabè dans le cadre du CFOP pour rappeler à la raison le pouvoir MPP et compagnies.

Le 07 Août 2018                                                                 Alliance pour la défense de la patrie (ADP)                                                                                    Abraham Badolo

Convergence Citoyenne et Panafricaine (CCP)                                                                                       Ousmane So

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