Politique: « contrairement à la propagande hypocrite dont se sert le MPP, Roch et Blaise continuent de communiquer » opposition

Cela fait plus de trois mois que 210 Burkinabè ont été massacrés à Yirgou. Depuis, notre Justice et notre Gouvernement n’ont fait arrêté personne, et n’ont rendu justice à aucune victime. Jeudi dernier, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) a animé une conférence de presse lors de laquelle il a dénoncé l’absence de volonté politique dans le traitement du dossier Yirgou. 

Selon le Collectif, la mauvaise gestion de l’affaire Yirgou par l’État a permis aux terroristes de récidiver à Arbinda.
L’analyse du Collectif et du CFOP se rejoignent. En effet, l’Opposition politique s’indigne du fait que, trois mois après ce grave crime de masse contre les Peuls à Yirgou et environnants, aucun suspect n’ait été arrêté.
L’Opposition estime que la responsabilité personnelle du Chef de l’Etat est engagée, lui qui, de par le serment, est garant de la sécurité des Burkinabè, du respect des lois et de la bonne administration de la Justice. C’est révoltant, ce silence complice du Président du Faso.
De ce fait, l’Opposition politique va continuer à se mobiliser pour que Justice soit rendue aux victimes de Yirgou, dans la célérité. D’ores et déjà, nous annonçons que nos points de presse débuteront par un souvenir du massacre de Yirgou et un appel au Président du Faso et à la Justice.
L’Opposition politique félicite la presse pour ce qu’elle a déjà fait pour dénoncer le massacre de Yirgou et appeler à l’unité nationale face au terrorisme. Toutefois, aujourd’hui, il y a une volonté manifeste des autorités en place d’enterrer le dossier Yirgou et de laisser libres et impunis les criminels coupables du massacre. C’est pourquoi l’Opposition encourage les médias burkinabè à développer d’autres initiatives pour revenir régulièrement sur l’affaire Yirgou et demander que justice soit faite. Si nous-nous taisons, nous-nous rendrons complices d’autres Yirgou et d’autres Arbinda.
Chers journalistes,
En fin Avril démarrera le dialogue politique annoncé lors de la rencontre du Chef de l’Etat avec l’Opposition politique. Nous rappelons que c’est sur insistance de l’Opposition que le Président du Faso a accepté que les échanges ne portent pas uniquement sur des sujets politiques, mais aussi et surtout sur les grandes questions de la vie de la Nation, et ce qui intéresse le quotidien des Burkinabè.
L’Opposition a déjà transmis au Président du Faso la liste des points qu’elle souhaite voir prendre en compte dans l’ordre du jour du dialogue. Nous espérons que le Président du Faso et la Majorité proposeront également des sujets qui tiennent compte de l’intérêt supérieur de la Nation.
Chers amis de la presse,
le jeudi 10 avril dernier, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) animait une conférence de presse sur la situation nationale, à son siège. Dans ladite conférence, les premiers responsables du MPP sont revenus sur les affrontements communautaires à Zoaga et à Arbinda. Ils ont en outre parlé de la crise au Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID) et du communiqué des ONG humanitaires s’inquiétant de la spirale de violences dans notre pays.
Sur les crises de Zoaga et de Arbinda, le Président par intérim du MPP, Simon COMPAORE, principal animateur de la conférence, a accusé les adversaires politiques de son parti de chercher à récupérer ces drames sociaux, je cite, « avec la funeste intention de se faire une virginité politique ».
Pour l’Opposition politique, cette déclaration est hypocrite et tendancieuse. En effet, tout le monde a été témoin de ce que le MPP a battu campagne au Burkina Faso en 2015 sur des arguments ethnicistes.
Cette campagne a probablement contribué à semer les germes de Yirgou, Zoaga et Arbinda.
Concernant la réaction du MPP face à la crise qui secoue le MINEFID, l’Opposition marque son étonnement. En effet, le Président Roch Marc Christian KABORE, n tant qu’ancien ministre des Finances, est aussi comptable de la situation actuelle. En outre, ce dernier a les leviers du pouvoir. Que le MPP nous trouve donc des solutions à temps, et qu’il arrête de condamner et de pleurnicher.
C’est à l’occasion de la même conférence de presse que le Président par intérim du MPP s’est attaqué aux Organisations Non Gouvernementales (ONG) en leur disant, je cite : « si le Burkina est devenu invivable, il faut partir ». C’était en réponse à une déclaration desdites ONG dans laquelle ils s’inquiétaient de la crise sécuritaire et humanitaire au Burkina.
Comme le Chef de file de l’Opposition l’a déjà dit dans un communiqué, l’Opposition se démarque clairement de ces propos irresponsables. Par ailleurs, le CFOP demandera à rencontrer ces ONG pour les encourager à poursuivre leurs actions humanitaires auprès des Burkinabè victimes de l’insécurité, mais aussi pour les écouter et mieux comprendre leurs préoccupations.

Mesdames et Messieurs,
Lors du Conseil des ministres du vendredi 12 avril 2019, le Gouvernement burkinabè a annoncé une opération de contrôle de l’authenticité des diplômes des fonctionnaires en activités, pour mai 2019. L’Opposition politique est attachée à la transparence dans le recrutement et la gestion des carrières des fonctionnaires. L’opération d’authentification est en principe une bonne initiative, pourvu qu’elle ne soit pas transformée en un instrument de répression de certains groupes de fonctionnaires.
En plus, l’Opposition estime que l’exemple doit venir d’en haut, c’est-à-dire des membres du Gouvernement et des Présidents d’institutions. Ces personnalités doivent être les premiers à déclarer au peuple, par le canal de la presse et sur l’honneur, les types de diplômes qu’ils ont obtenus avec précision des écoles ou universités qui les ont délivrés, ainsi que les dates, les numéros de référence et les mentions. Nos hautes autorités doivent se plier à cet exercice pour se montrer eux-mêmes irréprochables aux yeux du peuple.
Chers journalistes,
Hier lundi, le magazine Jeune Afrique a révélé que l'ex-Président Blaise COMPAORE a écrit à l'actuel Président du Faso, M. Roch Marc Christian KABORE, pour lui affirmer « sa disponibilité et son soutien » face à la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays.
Cette lettre est la preuve que, contrairement à la propagande hypocrite dont se sert le MPP, Roch et Blaise continuent de communiquer.
Et puisque leur dernière conversation concerne la sécurité de tous les Burkinabè, l'Opposition invite les deux parties à rendre publique l'intégralité de la correspondance.

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