Insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 au Burkina Faso, l’ex Président Blaise Compaoré et Isaac Zida, l’ancien Premier ministre, alors Lieutenant-Colonel, et l’un des patrons de sa garde prétorienne (le numéro 2) sont mis en cause pour « homicide » et « coups et blessures » par la commission d’enquête indépendante.
Parmi les personnes mises en cause pour « homicide » et « coups et blessures » par la commission d’enquête sur les événements survenus pendant l’insurrection populaire les 30, 31 octobre et les 1er et 2 novembre 2014 viennent en tête l’ex Président Blaise Compaoré et l’ancien Premier ministre Isaac Zida. L’information est révélée dans le dernier numéro du bimensuel « Courrier Confidentiel ». Les investigations ont permis de dresser une liste de 31 personnes susceptibles d’être poursuivies en justice et la plupart de ces personnes sont des militaires de l’ex-RSP selon le journal. Si l’ancien président Blaise Compaoré, alors chef suprême des armées et ministre de la Défense et le général de division Isaac Zida, lieutenant-colonel au moment des faits par ailleurs chef de corps adjoint et chef des opérations du RSP pendant l’insurrection populaire, sont dans l’œil du cyclone, d’autres personnes mises en cause pour faits d’ « homicide » n’ont cependant pas pu être identifiées. Blaise Compaoré, Isaac Zida, Assimi Koanda, Président de l’ex parti au pouvoir le congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Christian Vicens dit Titis, cousin de l’ex Première dame Chantal Compaoré et 26 autres personnes sont « épinglées » pour « coups et blessures » durant la période insurrectionnelle du 30 octobre au 2 novembre 2014. Le rapport ajoute que des indices graves et concordants pèsent également sur plusieurs militaires dont le colonel-Major Boureima Kiéré, chef de corps du RSP le 30 octobre 2014 et le Capitaine Hamidou Kouda. Cependant, nulle part le nom de l’ex numéro 1 du RSP, le chef putschiste de septembre 2015 Gilbert Diendéré n’est mentionné. Ce dernier est présentement détenu à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) dans le cadre des enquêtes sur le coup d’Etat de 2015. Le travail de la commission d’enquête indépendante a été parsemé d’embûches. Selon elle, l’acquisition de matériels destinés à constituer des « archives vivantes » de ses travaux, a connu de sérieuses entraves. Aussi, le coup d’Etat survenu en septembre 2015 a été pris pour « prétexte par certains acteurs pour justifier l’impossibilité d’identification de certains éléments du RSP notamment, qui ont pu être identifiés dans le maintien de l’ordre, et bien sûr, la volonté de couvrir d’autres… » indique le rapport de la commission d’enquête. La commission d’enquête indépendante estime que les parents des victimes, personnes décédées et blessées de l’insurrection populaire n’attendent que la justice. Qu’une procédure judiciaire en bonne et due forme soit engagée et soit menée jusqu’au bout conformément à la loi.