13 décembre: « Silence médias » et sit-in « silencieux » comme nouvelles méthodes de lutte

Le 13 décembre 2016, cela fera 18 ans que le journaliste d’investigation Norbert Zongo et ses compagnons d’infortune ont été assassinés. A l’occasion du 18e anniversaire de ce triste évènement, la Coalition des organisations de défense et de protection des droits des journalistes et des droits humains adopte de nouvelles méthodes de protestation et d'indignation. Il s'agit d'une opération « silence médias » et d'un « sit-in silencieux » devant le palais de justice, dévoilée hier 7 décembre en conférence de presse.

Après 17 ans de marches et de meetings et à l’initiative de l’association Semfilms et le Centre de presse Norbert Zongo, en partenariat avec des organisations professionnelles des médias et de la société civile, une série d’actions citoyennes et nouvelles est prévue pour dire non à 18 ans d’impunité. Il s’agira de :
- une opération « silence médias » le mardi 13 décembre 2016 à travers une opération « page noire » dans l’ensemble des journaux burkinabè, une opération « 13 minutes de silence radio » à partir de 15h sur les radios et une opération « 13 minutes d’écran noir » à partir de 15h sur les chaines de télévision ;
- un sit-in silencieux devant le palais de justice de Ouagadougou dans l’après-midi ;
- une journée « écrans noirs » observée par le festival Ciné droit libre (organisé par Semfilms).
« Si nous organisons ces activités, c'est pour dire aux autorités et à l’opinion que nous ne comprenons pas pourquoi le dossier reste toujours pendant en cette fin d'année 2016. Aujourd’hui, plus rien ne devrait justifier l’inaction de la justice, plus rien de devrait faire obstacle à une justice rapide et impartiale dans le cas de l’affaire Norbert Zongo et de ses compagnons ». C'est du moins l'avis de Boureima Ouédraogo, membre du comité de pilotage du Centre de presse Norbert Zongo et président de la société des éditeurs de la presse privée (SEP).
Alors que l’avènement de la transition en 2014 avait suscité beaucoup d’espoir avec la réouverture du dossier, un ralentissement brutal est constaté depuis. Car des suspects sérieux ont même été inculpés et mis sous mandat de dépôt. Mais, depuis, c’est le silence radio au niveau de la justice.

"Cette longue attente nous indigne et nous fait honte"

« Il faut qu’on interpelle la justice pour dire qu’on est fatigué de ce silence. Combien de temps faut-il encore attendre pour que justice soit faite sur ce cas emblématique de crime de sang impuni du régime déchu ? Pourquoi n’y a-t-il toujours pas le moindre début de procès martèle Boureima Ouédraogo.Cette longue attente nous indigne et nous fait honte.
"Nous avons honte de notre justice qui est plus prompte à revendiquer des avantages qu’à traiter diligemment les dossiers de crime. Il faut que la justice nous aide à ne plus parler de dossiers pendants. S’il y a des obstacles, il faut nous le dire. On ne peut pas continuer à nous dire d’attendre que la justice suit son cours. Il faut que ce cours-là soit court pour qu’on puisse régler définitivement cette question » a t-il conclut.

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