Ceci est une déclaration du Comité Intersyndical des magistrats suite à des soupçons de faits d’extorsions de fonds qui auraient été commis par des juges, des gardes de sécurité pénitentiaires et une avocate au préjudice d’un certain Cissé Abdoulaye à l’occasion de procédures opposant celui-ci à un certain B.J.M.
La presse burkinabè a fait état ces derniers temps de soupçons de faits d’extorsions de fonds qui auraient été commis par des juges, des gardes de sécurité pénitentiaires et une avocate au préjudice d’un certain Cissé Abdoulaye à l’occasion de procédures opposant celui-ci à un certain B.J.M. Ces soupçons viennent s’ajouter à d’autres relayés depuis un certain temps dans la même presse et faisant état d’une éventuelle implication de magistrats dans des situations présumées de gestion frauduleuse de parcelles.
Le comité intersyndical des magistrats, dans ses diverses prises de positions, a toujours défendu le respect des règles et des principes fondamentaux qui gouvernent le fonctionnement de la justice. Il n’a de cesse rappelé l’obligation pour les acteurs judiciaires, en général, et les magistrats en particulier, à une affirmation suffisante du sens de responsabilité à tous les niveaux de sorte à faire de l’indépendance, de l’efficacité et de la crédibilité de la justice une réalité.
C’est dans la fidélité à cette philosophie que le comité intersyndical des magistrats a soutenu, lorsque de façon informelle, il a été mis au courant desdites accusations avant même leur diffusion par la presse, qu’il était absolument nécessaire, dans le respect de la loi, de clarifier ces situations.
Le comité intersyndical des magistrats reste donc dans cette dynamique de la nécessaire clarification de ces situations qui apparaît à ses yeux comme la seule voie possible, soit pour soulager du poids de ces accusations en réhabilitant ceux qui doivent l’être, soit inversement, pour obliger ceux à l’égard de qui les faits viendraient à être établis, à répondre comme tout citoyen de leurs suites.
La crédibilité de la justice est et restera un objectif cardinal poursuivi par l’intersyndical.
En conséquence de cet objectif, le comité intersyndical :
– invite le Conseil supérieur de la magistrature à se saisir des faits relevant de sa compétence ;
– invite le ministre de tutelle à transmettre de façon diligente et sans exclusive au Conseil supérieur de la magistrature les dossiers dans lesquels des investigations déjà bouclées ont, éventuellement, permis d’établir des écarts avec la déontologie. Pour avancer, il faut aux magistrats courageusement accepter de solder le passif ;
– réaffirme sa volonté d’organiser une Assemblée Générale de tous les magistrats, syndiqués ou non, prévue de longue date et qui permettra de revenir sur ce qui relève de la responsabilité des magistrats dans la construction d’une justice en phase avec les attentes de notre époque, de questionner à l’interne et d’une manière sincère notre responsabilité passée, actuelle et à venir. Le comité intersyndical a eu l’occasion d’affirmer à plusieurs occasions que son action s’étend non seulement à la défense des droits des magistrats, mais également à leurs obligations et responsabilités.
Tous engagés et déterminés pour une justice indépendance, au profit du justiciable et de la nation entière !
Ouagadougou le 06 avril 2016
Le Secrétaire Général du Syndicat des Magistrats du Burkina (SMB): Christophe COMPAORE
Le Secrétaire Général du Syndicat Burkinabè des Magistrats (SBM): Moriba TRAORE
Le Secrétaire Général du Syndicat Autonome
des Magistrats du Burkina (SAMAB): Antoine KABORE