Affaire Kogleweogo à Karangasso Vigué: les kogleogo font de la résistance chez le Mogho Naba

La Cour royale du Mogho Naaba a connu du monde en cette matinée de samedi. Membres et sympathisants des Koglwéogo, un groupe d’autodéfense qui jouit d’une certaine popularité dans les communes rurales du Burkina, ont pris d’assaut le palais pour présenter leurs vœux du nouvel an et dire merci à leur chef qui les accompagne sur tous les plans pour la réussite de leurs missions.

Concernant la crise qui les opposent aux dozos à Karangasso Vigué les Koglweogo ont donné leur version des faits .  « Nous n’avons jamais dénudé une femme. Si quelqu’un a dénudé sa femme qu’il le dise au lieu de vouloir accuser les Koglweogo », martèle-t-il. Pour le chef des Koglweogo, toutes ces accusations persistent simplement parce que le progrès des Koglweogo dans la lutte contre le grand banditisme « déplais  à certaines personnes ».

Revenant sur l’affaire dite de femme dénudée par les Koglweogo, Seydou Madi Ouédraogo, membre des Koglweogo pense que c’est un pur montage de certaines personnes de mauvaise foi. « Même quand un enfant marche nu, comment le trouvez-vous ? Si un homme intègre part jusqu’à dénuder une femme, croyez-vous ça normale ? Ce n’est qu’un mensonge», renchérit-il, précisant que, contrairement à ce que pensent certaines personnes, les dozos sont les hôtes des Koglweogo et qu’il ne peut y avoir d’altercation entre ces deux groupes.

« Ils nous ont acceptés chez eux. Ils nous ont même offert des terres pour nos travaux champêtres. Si eux ils ont oublié cela, nous n’oublions jamais leur bienfait envers nous », rappelle-t-il avant d’indiquer que leur volonté d’implanter les Koglweogo dans cette région ne s’inscrit pas dans un esprit belliqueux. « Ce n’est pas pour chercher la bagarre, c’est juste pour protéger nos biens et même aller jusqu’à protéger les biens des dozos », a-t-il dit, invitant toutes les populations à s’abstenir de voler.

A l’issue de leur rencontre avec le Mogho Naba, l’empereur des Mossé a souhaité que ses hôtes travaillent en étroite collaboration avec les Forces de l’Ordre et de Sécurité dans la sécurisation des hommes et des biens. Le Rasankande Naba Sonré, Chef des Koglweogo a apprécié cette démarche du Mogho Naba mais, à l’entendre, les forces de sécurité ne souhaitent pas cette collaboration.

« Quand nous arrêtons des voleurs pour aller les remettre aux forces de sécurité, ils nous disent qu’ils ne les prendront pas sous prétexte que nous n’avons pas le droit d’arrêter un voleur, oubliant que le voleur n’a pas aussi le droit de voler. Nous avons plusieurs fois voulu remettre des voleurs aux gendarmes qui ont complètement refusés de les recevoir. Nous avons même voulu remettre un voleur à un gendarme afin qu’il le remette à la gendarmerie, mais la gendarmerie l’a libéré », révèle le chef des Koglweogo.

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