Ouagadougou, 2 mai 2025 – Un nouveau dossier de corruption au Burkina Faso secoue la sphère politique. L’Autorité Supérieure de Contrôle d’État et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC) a transmis au Procureur du Faso un rapport révélant de graves manquements à l’éthique et à la loi impliquant un ancien ministre.
Enrichissement suspect et blanchiment de capitaux
L’affaire, née d’une dénonciation anonyme reçue en février 2023, met en lumière un enrichissement rapide et injustifié de l’ancien membre du gouvernement. Selon les investigations, ce dernier aurait rénové une ferme de 10 hectares à Saaba, acquis plusieurs biens immobiliers, des véhicules de luxe et réalisé des dépôts bancaires massifs.
Deux opérations bancaires suspectes – un versement de 40 millions FCFA et un autre de 80 millions FCFA – ont particulièrement attiré l’attention. Si l’ex-ministre affirme que l’argent provient de son fils vivant aux États-Unis, des agents bancaires déclarent avoir reçu les fonds sous forme de paquets scellés BCEAO, ce qui soulève de sérieux doutes sur leur origine.
Fausse déclaration et financement politique occulte
Autre point préoccupant : l’omission volontaire de ces comptes dans sa déclaration de patrimoine. Une infraction qualifiée de fausse déclaration intentionnelle par l’ASCE-LC, en violation flagrante des obligations légales de transparence.
Par ailleurs, des chèques d’un montant total de plusieurs dizaines de millions, dont un de 35 millions FCFA, ont été encaissés sans justificatif clair. En tant que cadre actif d’un parti politique au moment des faits, l’ex-ministre est aussi soupçonné de financement occulte de campagne électorale, une pratique répréhensible dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso.
Une affaire entre les mains de la justice
L’ASCE-LC a transmis l’ensemble du dossier au pôle économique et financier du Tribunal de Grande Instance de Ouaga I. Ce dernier est désormais chargé d’approfondir les investigations et, le cas échéant, d’initier des poursuites judiciaires.
Cette affaire relance une fois de plus le débat sur la corruption au Burkina Faso, et met en lumière l’importance du contrôle citoyen, de la transparence et de l’exemplarité des responsables publics.