Ça ne marche pas vraiment bien à l’hôtel Silmandé ! Lorsqu’en 2011, le gouvernement autorisait, officiellement, la privatisation de cet hôtel, il croyait que les repreneurs le remettraient véritablement sur les rails.
Deux sociétés se sont succède, de 2004 à 2011, pour la gestion de cette infrastructure hôtelière. Il s’agit de la Société burkinabè de promotion hôtelière et Splendid Hôtel. Mais elles ont toutes eu du mal à honorer leurs engagements, contraignant le gouvernement à lancer un appel d’offres restreint et accéléré pour la reprise de l’hôtel. Les résultats ont été publiés dans le compte rendu du conseil des ministres du 22 février 2012. On y apprend qu’à l’issue de ce processus, l’exécutif a marqué son accord pour l’attribution du marché à la société de promotion et d’aménagement touristique et hôtelière (SPOTAL) de l’homme d’affaire Idrisa Nassa (de Coris Bank). Le loyer annuel est fixé à 150 millions de francs CFA. Un contrat de cession est signé entre la SOPATEL et le gouvernement en aout 2012. Après la rénovation, SOPATEL ouvre les portes de l’hôtel de 4 étoiles d’une capacité de 170 chambres sur les 8 étages que compte le bâtiment. Le contrat prévoit également d’extension que le repreneur s’engage à exécuter. Mais voilà que surviennent l’insurrection d’octobre 2014, le coup d’Etat de septembre 2015 et la menace terroriste. Idrissa Nassa estimant que ces évènements ont porté un coup sur ses affaires, demande au gouvernement de transition, puis à celui de Paul Kaba Tièba, une révision à la baisse du loyer.
Il sollicite aussi que le gouvernement s’engage à n’utiliser que son établissement pour héberger ses hôtes lors de grandes rencontres qu’il organise. L’homme d’affaires demande egalement une remise gracieuse de 215 millions FCFA. A la réception de la 2e saisine, l’actuel gouvernement commandite un audit sur l’hôtel Silmandé. Dans l’espoir que cet audit se déroulera en toute objectivité, on imagine que la requête consistant a une remise gracieuse des 215 millions CFA de loyer aura du mal à passer. Aussi, l’engagement du gouvernement de n’utiliser que cet établissement pour les grandes rencontres risque de ne pas prospérer, dans la mesure où il frise le favoritisme. L’hôtel Silmandé n’est pas le seul établissement à souffrir des affres de l’insurrection, du coup d’Etat ou du terrorisme. Que fera, dans ce cas, le gouvernement pour Splendid hôtel qui a été victime d’une attaque terroriste ? Les regards sont tournés vers la primature. Affaire à suivre.
Source Courrier Confidentiel