Ouagadougou: un homme victime d’une bavure policière

Le Service régional de la police judiciaire de Wemtenga a commis une bavure policière,  le 6 juin 2016,  en interpellant abusivement un honnête citoyen en pleine journée. Au commissariat de police, les policiers se sont rendus compte de leur forfaiture. Mais le mal était déjà fait. Emmanuel Nanéma, 59 ans, a été menotté dans son propre quartier en pleine journée et humilié dans toute la ville de Ouagadougou.




Emmanuel Nanéma n’arrive toujours pas à croire ce qui lui est arrivé,  le 6 juin 2016. Dans sa résidence,  au quartier Gounghin de Ouagadougou, l’homme assis dans un fauteuil , accueille les visiteurs qui viennent s’enquérir de son état de santé et du cauchemar qu’il a vécu du fait de policiers indélicats. C’est avec empressement qu’il nous a raconté son histoire.

« J’ai reçu un coup de fil le 6 juin 2016 aux environs de 13h. Je ne connaissais vraiment pas mon interlocuteur. Il  m’a dit qu’il  voulait un véhicule de marque Land Cruiser. Je lui ai répondu que je ne vendais pas de véhicule. Il  a dit néanmoins qu’il  voulait me voir car je pourrai  l’aider à acquérir le véhicule. Comme il a insisté, je lui ai indiqué chez moi à Gounghin.  Quand il est  arrivé, il m’a appelé pour dire qu’il était à côté de la mosquée. Je lui ai dit de revenir en arrière et que j’avais porté un boubou. Je suis allé le rencontrer au bord du goudron. Il était dans un véhicule noir. Quand je suis arrivé, 3 autres personnes sont venues avec 2 motos en même temps. Quand elles sont descendues, elles m’ont menotté et m’ont intimé l’ordre de monter sur la moto. Je leur ai demandé des informations sur ce qui se passait.  Je voulais surtout  informer ma famille qui est tout juste à côté. Mais ils ont refusé », a confié Emmanuel Nanéma dans un accès de colère.

«  Le policier qui m’a remorqué est passé par le  grand marché de Ouagadougou, l’ancienne Ambassade des Etats-Unis et le marché Boins Yaaré pour m’amener au commissariat de Wemtenga. Au niveau des feux tricolores, il ne s’arrêtait pas et faufilait entre les motos. Lorsque les policiers l’interpellaient, il disait qu’il était  en intervention. Effectivement, mes menottes l’attestaient. Tout le monde me regardait. Quand nous sommes arrivés au commissariat, il m’a conduit dans le bureau du commissaire de police. Là, ils ont enlevé mes menottes. Quand le commissaire m’a vu, il a secoué sa tête. Il a dit que je n’étais pas la personne qu’il recherchait. Je lui ai dit que je n’étais pas d’accord parce que j’ai été humilié dans mon propre quartier et dans toute la ville. J’ai appelé ma femme pour lui dire de venir avec un vieux du quartier comme témoin de la bavure policière. Effectivement, ils sont venus et le commissaire s’est encore confondu en excuses. Il a dit que ses agents ne faisaient pas très bien le travail. Par la suite, il m’a dit qu’il venait de Yako  et était protestant comme moi », a relevé Emmanuel Nanéma qui compte bien faire prévaloir son droit en justice. Selon lui, les excuses du commissaire de police ne peuvent essuyer la honte qu’il a bue dans tout le quartier. En plus de cela, Emmanuel Nanéma a estimé que sa vie a été mise en danger. « J’aurai pu perdre la vie facilement. Imaginez si je tombais de la moto en pleine circulation », s’est-il interrogé.

le quotidient

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