Université polytechnique de Bobo : Séquestré et violenté par des étudiants, le personnel ATOS suspend son service

Informer l’opinion publique d’une situation « déplorable » au sein de l’université polytechnique de Bobo-Dioulasso, tel était l’objet d’un point de presse animé par le syndicat national autonome des agents administratifs techniques, ouvriers et de services des universités du Burkina (SYNATOSUB) ce jeudi 19 novembre 2015. Séquestré et violenté moralement et physiquement par des étudiants, le personnel ATOS du campus de Nasso se dit très indigné.

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De l’insécurité sur le campus de Nasso. C’est l’inquiétude qu’exprime le personnel ATOS de l’université polytechnique de Bobo, depuis le 16 novembre dernier. En effet, ce jour- là aux environs de 15h, le personnel a été séquestré, violenté moralement et physiquement par des étudiants à la sortie du campus. A en croire le secrétaire général de la section Bobo du Synatosub, Abdoulaye Sawadogo, ce n’est pas la première fois que le personnel vit ces genres de situation. D’ailleurs, fait-il savoir : « elle perdure et plonge le personnel dans une insécurité, d’où l’urgence d’informer l’opinion publique ».
En effet, explique-t-il, « le lundi 15 novembre 2015 à 15h, au moment où le personnel administratif de l’UPB rejoignait Bobo-Dioulasso après une dure journée de labeur, grande a été notre surprise quand nous avons été stoppés à la sortie du campus de Nasso par des étudiants surexcités ». « Sommés » par les étudiants de descendre du car, certains ont dû rallier Bobo-Dioulasso, distant d’une quinzaine de kilomètres à pied, selon les conférenciers.

La route de Nasso interdite à tout membre de l’administration

La route de Nasso, principale voie reliant Bobo-Dioulasso au campus a été « barricadée et interdite à tout membre de l’administration ». Des membres chercheront malgré tout une issue dans la forêt pour regagner leurs domiciles. « Nous avons tous été copieusement insultés, certains de nos camarades ont même subi des violences physiques qui ont occasionné des dégâts matériels », confie le secrétaire général, précisant que « nombre d’entre nous ont rejoint leurs familles aux environs de 20h alors qu’ils ont quitté le service à 15h ». Pire, déplore-t-il : « pendant que nous nous débattions pour s’échapper des « griffes » des étudiants, l’administration n’aurait pas daigné lever le petit doigt. Durant toutes ces épreuves, nous n’avons pas bénéficié d’aucune assistance de la part des autorités de l’UPB ». Raison pour laquelle, les conférenciers ont estimé qu’il en est de trop.

Face donc à ce qu’ils qualifient de barbarie injustifiée et indigne d’intellectuels et futurs dirigeants du pays, le personnel ATOS de l’UPB estime qu’il n’est plus à mesure de s’acquitter de ses obligations administratives. « Nous sommes en insécurité avec ces menaces des étudiants et l’indifférence de l’administration », estime Abdoulaye Sawadogo. Ils ont pour ce faire, décidé de la tenue régulière de sit-in devant le centre de calcul pour non seulement protester contre les violences dont ils ont été victimes de la part des étudiants mais aussi exiger des autorités universitaires que leur sécurité soit garantie. « Elle est non négociable et, préviennent-ils, cette requête est la condition sine que non avant toute reprise de travail ».

LEFASO.NET

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