Lors de sa rencontre à Manga dans la région du Centre-Sud, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a exposé sa stratégie pour un développement endogène. Au cœur de sa vision : la transformation des matières premières et la formation des ressources humaines locales. Une orientation qu’il juge essentielle pour rompre avec la dépendance économique.

Transformer localement pour créer plus de valeur

« Il est dangereux de produire sans transformer ses matières premières », a averti le président. Il a pris l’exemple du coton, acheté au Burkina Faso à 200 F CFA le kilo, mais revendu à des milliers de francs après transformation à l’étranger. Cette situation constitue, selon lui, une perte énorme pour le pays.

Le capitaine Ibrahim Traoré a souligné l’urgence de transformer les matières premières sur place. Pour le coton par exemple, il a évoqué la possibilité de produire du fil, du coton médical ou des compresses localement, au lieu de continuer à les importer.

Cette stratégie vise à créer de l’emploi et à renforcer l’économie nationale. Le président a d’ailleurs insisté sur le rôle central de la formation professionnelle. Ce la permettra de fabriquer et entretenir les machines nécessaires à cette transformation.

Des zones industrielles et du matériel fabriqué localement

Afin de soutenir la transformation des matières premières, le gouvernement prévoit de construire une zone industrielle dans chaque région du Burkina Faso. L’objectif est de valoriser les spécificités locales et de réduire les coûts logistiques. Cette initiative s’appuiera sur des techniciens burkinabè, actuellement en formation, qui seront chargés de produire le matériel agricole.

Le président a également annoncé que les femmes et les jeunes seront formés et accompagnés dans ce processus d’industrialisation. « Il suffit d’avoir confiance en soi et d’oser », a-t-il lancé à l’assistance. Par ailleurs il a invité les Burkinabè à se libérer des mentalités héritées de la colonisation.

Dans cette même dynamique, la mise en œuvre de l’initiative présidentielle Faso Mêbo se poursuivra. Elle dotera chaque région d’une brigade de construction de routes, permettant un meilleur désenclavement et l’acheminement des productions locales vers les zones de transformation.

Eau, agriculture et production nationale renforcée

Pour accompagner la transformation des matières premières, l’eau reste un enjeu vital. Le président du Faso a annoncé la construction de barrages et de forages profonds pour assurer un accès durable à cette ressource essentielle.

Les retenues d’eau existantes seront curées et leur capacité augmentée, afin de soutenir une agriculture plus productive. Cela permettra, à terme, d’approvisionner les unités de transformation en matières premières locales, assurant ainsi un circuit économique fermé et autonome.