Guerre de Noël Mali-Burkina de 1985: Jean-Baptiste Natama donne éclaircissements




Ceci est un écrit de Jean Baptiste Natama concernant la guerre de Noël qui a opposée l'armée Burkinabé malienne.

 Je vous apporte les brefs éclaircissements ci-après: Notre pays a été attaqué, par l’armée malienne, dans la nuit du 24 au 25 décembre 1985, à travers des bombardements effectués par ses forces aériennes, à Ouahigouya et dans la zone de Djibo. Et, comme il fallait s’y attendre, en de pareilles circonstances, ces attaques ont entraîné notre pays à entrer en guerre contre ce pays frère qu’est le Mali.

Dès lors, les 4 leaders historiques de la révolution (les capitaines Thomas Sankara, Blaise Compaoré, Henri Zongo et le commandant Jean-Baptiste Lingani) ont décidé, en tant premiers responsables du pays, de prendre part aussi à la guerre, au lieu de rester à Ouagadougou comme certains l’auraient fait en pareil cas. Ainsi, la supervision du front Nord avait-elle été confié au regretté commandant Lingani et au regretté capitaine Zongo tandis que celle du front ouest était dévolue à Thomas et Blaise.

 

À l’ouest où j’étais, Thomas s’était chargé d’organiser et de mener lui-même le bombardement de la ville malienne de Sikasso pendant que Blaise assurait la coordination du poste de commandement opérationnel basé à ORODARA. Les troupes sur le front avancé dont je faisais partie étaient dirigées, dans un premier temps, par le commandant Louis Joanny Yaméogo qui fut blessé dans une attaque surprise malienne le 1er jour (26 décembre 1985) de notre arrivée à Koloko et, suite à sa blessure et à son évacuation, il fut remplacé par le regretté capitaine Moussa Guy Sayogo. Mes compagnons avec qui j’ai mené la bataille décisive de Koloko le 29 décembre 1985 avaient pour noms, entre autres, le regretté lieutenant Gaspard Somé et l’Adjudant chef à la retraite Abdoulaye Guira (respectivement élève officier et sergent au moment des faits).

 

Nous avons été tous les trois décorés, le 06 janvier 1986, au stade Wobi, à Bobo-Dioulasso, de la Médaille d’Or du Flambeau de la Révolution (actuelle dignité de Commandeur de l’Ordre National), par feu le Président Thomas Sankara. Il a également décerné, aux hommes de troupe qui étaient avec nous au cours de cette bataille, des Médailles d’Argent (Officier de l’Ordre National) ou de Bronze (Chevalier de l’Ordre National). Je vous prie de m’excuser de n’être pas entré dans les détails, en espérant que cette clarification est assez suffisante pour vous éclairer. 

Jean-Baptiste Toubo Tanam Natama

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