Dans une interview qu’il a accordée à Sidwaya, le ministre de l’éducation nationale, Jean Martin Coulibaly, rassure les acteurs que l’année blanche est hors de propos, et lève le voile sur les négociations avec les Syndicats. Extrait
A quel stade en êtes-vous des négociations avec les syndicats ?
J.M.C. : La dernière journée de négociation s’est tenue le vendredi 12 janvier. A cette date, ce qu’on peut dire comme bilan, c’est que sur les quatre points subdivisés en 23 sous-points, 16 sous-points ont trouvé un consensus entre les parties. Il y a deux points qui ont été examinés mais pour lesquels toutes les parties n’avaient pas l’information pertinente et elles ont décidé qu’il fallait rechercher des clarifEdEications. Et il y a spécifiquement le point lié à la reconstitution des carrières des ex- garderies qui a été inscrite par les syndicats de l’éducation au niveau de l’UAS (l’Unité d’action syndicale, NDLR) dans le cadre du dialogue gouvernement-syndicat. Il se pose donc ici, la question de la pertinence et de la faisabilité de vouloir l’examiner dans le cadre de ces négociations-ci. Parce qu’il faudra que nous nous assurions que les présentes discussions engagent l’UAS. A mon sens, si le consensus qui peut être trouvé ici pourrait ne pas engager l’UAS qui est beaucoup plus large que la CNSE, alors la pertinence voudrait que ce point ne soit pas traité dans le cadre de ces négociations. Mais je crois que le groupe de négociation posera le problème et on verra la décision qui en sort. Donc théoriquement, il reste 7 points à examiner et les négociations reprennent aujourd’hui 16 janvier 2018. Nous avons bon espoir qu’en deux, trois jours, ces sept points seront examinés et les négociations achevées. Ça veut dire qu’on est dans une perspective où les négociations peuvent s’achever cette semaine et conséquemment que tous les mots d’ordre puissent être levés dans ce sens.
S. : Pourtant du point de vue des syndicats, ils ne veulent parler de consensus que sur la base d’un protocole d’accord signé par les deux parties.
J.M.C. : Là-dessus, il ne faut pas faire de mimétisme sur le sens des négociations. Si les syndicats estiment que ces points ne sont pas des points d’accords, il faut se demander pourquoi on passe au point suivant. Je voudrais rappeler que dans le cadrage des négociations, les parties ont convenu que chaque journée de négociations soit sanctionnée par un Procès-verbal (PV). Et ce PV est adopté et signé le lendemain. Si ce PV n’est pas un engagement, ni pour eux, ni pour le gouvernement, ça pourrait poser un très grave problème si pendant qu’on progresse on considère que rien n’est acquis.
S. : Le Premier ministre a estimé que 50 milliards c’est trop alors que les syndicats évaluent encore plus hautement leurs revendications et n’entendent pas démordre. N’est-ce pas un dialogue de sourd ?
J.M.C. : Il n’y a pas de dialogue de sourd. L’adage dit que la plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a. Quand ils disent que même si ça vaut mille milliards, les ressources de ce pays ne sont pas secrètes. L’Assemblée nationale vote chaque année ce que l’Etat a, et ce qu’il doit mobiliser en termes de déficit. Tout est transparent. Ceux qui veulent regarder, peuvent le faire, il n’y a pas de cachotteries. Et dans ce budget, la part la plus importante selon les priorités du gouvernement est détenue par l’éducation, devant même la sécurité.