Les membres du Syndicat national des agents du ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat (Synamica) observent à compter de ce lundi 13 février 2017, un sit-in de 72 heures de 7 heures à 12 heures au siège de leur ministère et dans les directions régionales.
L’Objectif de ce mouvement d’humeur : protester contre une remise en cause par le gouvernement des termes du protocole d’accord trouvé entre les deux parties en janvier dernier. Au cours du point de presse tenu le samedi 11 février 2017 à la Bourse du Travail de Ouagadougou, les responsables du syndicat ont indiqué qu’en cas de non satisfaction, ils iront maintenant en grève le 1er mars prochain pour 72 heures et qu’une grève illimitée est envisagée.
La parole du gouvernement remise en cause
Pour le secrétaire général du Synamica, Daouda Ouédraogo, la plateforme revendicative minimale est constituée de deux points : le premier sur la mise en place d’un fonds de soutien à la vérification des importations et le second relatif à la règlementation de la nomination au poste de conseiller économique et commercial dans les ambassades et missions diplomatiques du Burkina Faso à l’étranger.
Pour la satisfaction desdits points, le syndicat avait décidé d’aller en grève le 25 janvier dernier mais suite à des concertations souhaitées par le Premier ministre, un accord avait été trouvé entre le ministre en charge du commerce, l’Unité d’action syndicale (UAS) et le Synamica. Et selon les explications de M.Ouédraogo, l’accord a été matérialisé par un protocole d’accord entre les différentes parties, ce qui a conduit à la suspension du débrayage. Pour le syndicaliste, par cet accord, le gouvernement s’était engagé «dans un délai de deux semaines à adopter des textes consensuels allant dans le sens de la mise en place du fonds de soutien à la vérification des importations » et d’appliquer strictement le décret portant organisation des emplois spécifiques du ministère.
La pomme de la discorde !
C’est « Au moment où l’UAS et le Synamica s’attendaient à la mise en place dudit protocole, le gouvernement par l’entremise de monsieur le ministre en charge du commerce les informaient en date du 2 février 2017 de la proposition du gouvernement d’octroyer une indemnité spécifique aux agents du ministère du commerce en substitution de la mise en place du fonds de soutien à la vérification des importations, toute chose qui trahit les engagements pris dans le protocole », a révélé Daouda Ouédraogo.
Par rapport au second point, le ministre aurait indiqué que le gouvernement allait dans le sens du respect des textes. Cependant, c’est « la violation » de l’engagement pris par l’exécutif en ce qui concerne la mise en place du fonds qui irrite le syndicat. Selon Bassolma Bazié, porte-parole de l’UAS, cela est regrettable qu’une autorité puisse se dédire alors que l’UAS avait été même saisie par l’exécutif pour une médiation : « Une autorité, c’est avant tout, le respect de la morale et de la parole donnée ».
Enfin, pour protester contre cette tentative de remise en cause des termes de l’accord du 24 janvier, e Synamica observera un sit-in de 72 heures qui a débuté hier lundi. Si aucune solution n’est trouvée, c’est une grève de 72 heures qui est prévue à partir du 1er mars 2017 et reconduite si statu quo le lundi 13 mars pour cinq jours. A l’issue de ces mouvements d’humeur, le syndicat ira en grève de deux semaines à compter du 27 mars si toutefois aucune solution n’a été trouvée.Le responsable, Daouda Ouédraogo a surtout précisé qu’une grève illimitée sera engagée à compter du 17 avril « jusqu’à la satisfaction totale » de leur plateforme.