Des proches de Yaya Jammeh ont pillé la Gambie et l’économie du pays risque de mettre du temps avant de s’en remettre. Le ministre des Finances, Amadou Sanneh, a déclaré que pas moins de 48 milliards de dalasis (657 milliards de francs CFA) ont été soustraits de la Banque centrale par des membres du premier cercle de l’ex-chef de l’État gambien.
Face à la presse, lundi dernier, le nouvel argentier de la Gambie a exhibé une pile de documents censés détailler le mode opératoire et l’étendue du préjudice. Morceaux choisis : Sanneh a rapporté que Sana Jarjue, un membre du cabinet de Jammeh, a retiré 2,6 millions de dollars (1,6 milliard de francs CFA), entre le 15 juillet et le 11 août 2014.
L’année suivante, ajoute le ministre des Finances, deux autres proches de Jammeh, Suleyman Badgie et Nuha Williams ont effectué trois retraits, toujours à la Banque centrale, pour un montant global de 2 millions 504 mille 721 dollars (1,5 milliard de francs CFA).
D’après les premiers éléments de l’enquête, certains retraits ont été effectués en dalasi avant d’être convertis en dollar. Ce qui, selon Sanneh, a porté un sérieux coup aux réserves de change du pays et au taux de change de la monnaie nationale.
Les détournements de deniers publics sous Jammeh ne se sont pas limités à la Banque centrale. La Caisse de sécurité sociale du pays, l’opérateur de téléphonie Gamtel ainsi que le Carnegie mining projet ont été parmi les cibles des proches de l’ex-chef de l’État gambien.
S’ils se gardent de désigner Yaya Jammeh comme l’auteur de cette casse du siècle, les nouvelles autorités de la Gambie comptent traquer les responsables. «L’État gambien fera tout son possible pour que les sommes ainsi dérobées soient recouvrées, au besoin avec le concours de la communauté internationale», a lancé le ministre de l’Intérieur, Mai Ahmad Fatty.