Depuis un moment, des débits d’alcool locaux, initialement des cabarets, ont changé avec le temps, se modernisant de plus en plus. C’est que nous avons constaté dans un local du genre de la place, « Au frais » à Gounghin, à Ouagadougou.
Madame, un bidon !» entend-on par ci, « hey, je veux de la glace », entend-on par là. C’est cette ambiance qui règne dans ce cabaret. La clientèle du jour, 2 personnes d’âge avancé, des actifs du secteur informel et pour finir des élèves. Sur leur table, du porc au four et des calebasses pour les vieux, de bons gobelets pour les plus jeunes.
Nous nous installons pour faire comme tout le monde puis commandons un petit bidon, car n’étant pas vraiment amateurs de la chose. 100francs, nous dit-on. Nous demandons alors le prix du gros bidon : 300 francs. « Ah c’est mieux que brakina là deh !» ironise un des clients. Sans doute répondons-nous, allusion faite sûrement au rapport quantité prix. Deux personnes assises devant nous vident chacun un gros bidon de "frais" dans une calebasse et en un rien de temps, la vident de son contenu.
La gérante que nous avons approchée pour avoir connaissance du contenu du « dolo frais » est évasive sur le sujet. Elle nous explique que « C’est du dolo avec de la glace, en plus de quelques petits secrets ». Pourtant, nous sommes convaincus que le mélange cache d’autres choses. En effet, la rumeur veut qu’elle soit constituée bien évidemment de bière de petit mil, mais aussi de « liqueurs » locales telles « fighter, kassapreko, etc». Toutes choses donc qui emmèneraient les clients plus vite dans une autre « dimension ».
La prolifération des cabarets ne passe pas inaperçue. Si avec le temps, les anciens cabarets semblent avoir disparu, il n’en est rien exactement : ils se sont adaptés, ont ciblé les plus jeunes qui jusque-là, se vantaient de ne consommer que la bière moderne, en bouteille notamment. Mais désormais, les plus jeunes et surtout bien d’élèves se sont abonnés à ces nouveaux débits de boisson, leur bourse leur permettant sans doute de s’y accommoder au mieux.
O.Aristide