Cameroun : Des Communautés Marginalisées Faute d’Actes de Naissance

Dans un village du Cameroun, le soleil matinal éclaire les habitations des communautés indigènes Baka. Ces derniers ont vécu en harmonie avec les forêts d’Afrique centrale, mais leur mode de vie est désormais menacé. Chassés de leurs habitats traditionnels, ils vivent le long des routes, face à de nombreuses difficultés.

La politique du gouvernement vise à intégrer les groupes ethniques comme les Baka et les Bagyieli dans la société moderne. Cependant, cela entraîne des pertes culturelles. Rebecca Gwampiel, une Baka de 78 ans, se remémore une vie meilleure dans la forêt. Les enfants, comme Francis, un jeune de 11 ans, aspirent à un avenir meilleur. Francis rêve de devenir infirmier pour soigner sa grand-mère. Pourtant, ces rêves sont souvent inaccessibles en raison de l’absence d’actes de naissance.

Cameroun :Un Obstacle Majeur à l’Accès aux Droits

L’absence de certificats de naissance empêche les membres des communautés Baka et Bagyieli d’accéder aux droits fondamentaux. Bertrand Akomi, père de Francis, souligne que sans ce document, il a été refusé d’un emploi. Environ 120 000 personnes souffrent de ce manque d’identification. Banmi Emmanuel Dingha, président de la commission des affaires étrangères, rappelle que l’absence d’enregistrement des naissances limite l’accès à l’éducation et aux soins de santé.

Des espoirs de changement émergent. Un projet de loi récemment adopté pourrait permettre au Cameroun d’adhérer à des conventions internationales. Cela pourrait réduire la discrimination à l’égard des apatrides. Cependant, les populations autochtones continuent de faire face à des défis importants.

Vers une Solution Durable ?

Les Baka et les Bagyieli font partie d’un ensemble plus vaste de communautés marginalisées. La crise séparatiste et les conflits, comme l’insurrection de Boko Haram, exacerbent cette situation. Les déplacements internes entraînent la perte des documents d’identité, rendant la situation encore plus précaire.

Sebastian Bissolababa, enseignant, souligne l’urgence de la situation. L’accès à l’enseignement secondaire reste un défi pour de nombreux élèves Baka. Henri Lema, d’un village éloigné, se plaint des pots-de-vin exigés par les autorités, exacerbant encore plus leur vulnérabilité.

Les efforts de sensibilisation et de plaidoyer sont essentiels pour aider ces communautés à retrouver leur identité et à accéder à leurs droits fondamentaux. La lutte pour la reconnaissance des actes de naissance est une étape cruciale vers leur intégration et leur inclusion dans la société camerounaise.


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