Le président Bassirou Diomaye Faye recevra ce jeudi 16 octobre le Livre blanc sur le massacre de Thiaroye, un document attendu qui pourrait lever le voile sur l’un des épisodes les plus tragiques de la colonisation française en Afrique de l’Ouest.
Le massacre de Thiaroye encore entouré de mystère
Survenu le 1er décembre 1944 près de Dakar, le massacre de Thiaroye a coûté la vie à des dizaines . Voire des centaines de tirailleurs africains abattus par l’armée française. Alors ces anciens combattants réclamaient simplement le paiement de leurs soldes . Après avoir servi la France durant la Seconde Guerre mondiale.
Les autorités françaises avaient reconnu 35 morts . Mais des historiens évoquent jusqu’à 400 victimes, originaires de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. L’absence de données fiables et de lieux d’inhumation précis entretient depuis 80 ans un flou historique.
Un travail de mémoire et de vérité
Mis en place en avril 2024, le comité sénégalais d’enquête historique a mené un travail approfondi de recherche et de documentation. Ainsi son rapport, compilé dans le Livre blanc, vise à « honorer la mémoire des victimes et promouvoir une reconnaissance historique partagée ».
Selon le Bureau d’information du gouvernement . Ainsi la cérémonie officielle se tiendra au palais présidentiel en présence du chef de l’État, signe de l’importance que Dakar accorde à ce devoir de mémoire.
Entre mémoire et souveraineté historique
Si la France affirme avoir ouvert toutes ses archives, les autorités sénégalaises estiment que certaines pièces cruciales demeurent inaccessibles. Ainsi cette situation alimente la volonté de souveraineté historique prônée par le président Diomaye Faye . Déterminé à restaurer la vérité au nom des anciens combattants africains.
En 2024, Emmanuel Macron avait reconnu la responsabilité des forces coloniales françaises . Mais pour le Sénégal, la quête de justice mémorielle reste ouverte.
Avec ce Livre blanc, le Sénégal franchit une étape décisive vers la réhabilitation des tirailleurs africains et la reconquête de sa mémoire collective . Plus qu’un document historique, c’est un symbole fort d’indépendance intellectuelle et de dignité nationale . Dans la continuité de l’héritage panafricain de Thomas Sankara.