À l’approche du premier tour de la présidentielle, prévu ce samedi, la Côte d’Ivoire s’enfonce dans une tension politique croissante . Dans une interview accordée à AFO Media, Laurent Gbagbo, 80 ans a dénoncé un « coup d’État civil » en Côte d’Ivoire et un « braquage électoral » . Après le rejet de sa candidature et celle de Tidjane Thiam, son principal allié de l’opposition . Le Conseil constitutionnel a invoqué une condamnation judiciaire pour écarter Gbagbo et soulevé des doutes sur la nationalité de Thiam . L’opposition dénonce une stratégie d’exclusion politique orchestrée par le pouvoir . Sur le terrain, la situation s’envenime : quatre morts ont été recensés depuis la mi-octobre, et plus de 700 arrestations ont été signalées, certaines pour « actes de terrorisme ».
Selon le procureur Oumar Braman Koné, au moins 60 manifestants ont déjà été condamnés à trois ans de prison ferme.
Laurent Gbagbo refuse la rue, mais dénonce un “braquage électoral” et un “coup d’État civil”
Malgré ses mots durs . L’ancien président Laurent Gbagbo adopte une posture prudente : « Je soutiens ceux qui manifestent contre ce braquage électoral . Mais je n’appelle pas à descendre dans la rue », a-t-il déclaré . Le PPA-CI et le PDCI, deux grands partis d’opposition, ont appelé à manifester, mais les autorités ont interdit toute mobilisation.
Les leaders de l’opposition semblent chercher à éviter un nouveau cycle de violences . Comme celui qui avait suivi le scrutin de 2010 . Dans un ton plus personnel, Gbagbo a aussi annoncé son retrait progressif : « Je ne serai plus candidat à la direction de mon parti après les législatives de décembre. Je veux écrire, vivre un peu, sans fonctions politiques. »
Un premier tour sous haute tension
La tension reste vive en Côte d’Ivoire à quelques jours de la présidentielle et Gbagbo continue de dénoncer ce qu’il qualifie de “coup d’État civil” . Soulignant les défis démocratiques et les risques de violences dans le pays . Alors que le président Alassane Ouattara, 83 ans, vise un quatrième mandat, le climat politique reste explosif.
Le pouvoir insiste sur le respect de la Constitution, mais le rejet des principales candidatures fragilise la crédibilité du scrutin . L’ancien chef d’État refuse de soutenir un autre candidat : « On ne soutient personne. On ne soutient même pas la dynamique électorale », a-t-il tranché . Ce boycott implicite pourrait creuser davantage la méfiance populaire envers le processus électoral et renforcer la polarisation du pays .