(Abidjan, 6 novembre 2025) – Le PPA-CI Côte d’Ivoire, formation fondée par l’ancien président Laurent Gbagbo, a annoncé son boycott des élections législatives prévues pour le 27 décembre. Ainsi la décision intervient dans un climat politique tendu, marqué par l’inculpation de Damana Pickass, un haut responsable du parti, pour “actes terroristes”.
PPA-CI Côte d’Ivoire : un boycott pour dénoncer un climat jugé délétère
Réuni jeudi soir à Abidjan, le PPA-CI Côte d’Ivoire a décidé de ne pas participer au scrutin législatif. Selon un communiqué officiel, le parti justifie sa décision par “l’absence de conditions pour des élections crédibles” et par “un environnement socio-politique délétère”. Laurent Gbagbo a pris la parole devant ses partisans pour demander le report du scrutin. “Il faudrait que le gouvernement accepte de repousser la date des élections”, a-t-il plaidé . Dénonçant la répression et le harcèlement judiciaire contre son parti. En revanche, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dirigé par Tidjane Thiam, allié du PPA-CI au sein du “Front commun”, a confirmé sa participation au scrutin. Pour Laurent Gbagbo, aller aux élections “dans ces conditions . C’est couvrir la forfaiture et les blessures encore ouvertes de la présidentielle”.
Damana Pickass, cadre du PPA-CI Côte d’Ivoire, inculpé pour “actes terroristes”
Le climat politique s’est encore tendu avec l’arrestation et l’inculpation de Damana Pickass, un proche de Laurent Gbagbo et haut cadre du PPA-CI Côte d’Ivoire. Selon le procureur de la République, Oumar Braman Koné, M. Pickass est poursuivi pour “actes terroristes”, “assassinat” et “complot contre l’autorité de l’État”. Le responsable politique aurait, selon les autorités, “appelé à l’insurrection populaire” dans une vidéo diffusée le 16 octobre. Ainsi son avocate, Me Roselyne Serikpa, dénonce des accusations “infondées et politiques”. Le PPA-CI réclame sa libération immédiate et sans conditions. Le parti estime que ces poursuites judiciaires visent à affaiblir l’opposition avant le scrutin législatif.
Un climat politique tendu avant les législatives
La Côte d’Ivoire aborde ces élections dans un contexte tendu.La présidentielle d’octobre a été marquée par des violences ayant causé plusieurs morts. plus d’une centaine de manifestants ont été condamnés à des peines de prison ferme.
Malgré les appels au dialogue, les tensions persistent entre le pouvoir et l’opposition. Le président Alassane Ouattara doit prêter serment le 8 décembre pour un quatrième mandat . Un fait que le PPA-CI Côte d’Ivoire juge “anticonstitutionnel”. Le boycott du parti de Gbagbo s’inscrit dans une stratégie de dénonciation d’un processus électoral jugé biaisé. Ce choix, toutefois, pourrait réduire sa présence au Parlement et laisser le champ libre au parti au pouvoir, le RHDP.
La situation rappelle d’autres boycotts électoraux en Afrique de l’Ouest, souvent interprétés comme un signe de crise démocratique.




















