Le Sommet UA-UE qui s’est tenu ce lundi 24 novembre à Luanda intervient dans un contexte géopolitique tendu . Où l’Afrique se retrouve au cœur d’une compétition d’influence entre puissances globales. Les dirigeants africains et européens veulent désormais bâtir un partenariat plus équilibré et centré sur des engagements concrets. La rencontre s’inscrit dans un climat marqué par la montée en puissance de la Chine . La présence renforcée de la Russie et l’implication croissante des pays du Golfe . Ce qui oblige l’Union européenne à revoir ses stratégies.
Alors que les échanges commerciaux entre l’UE et l’Afrique ont atteint 467 milliards d’euros en 2023 . Plusieurs voix rappellent que ces volumes économiques ne suffisent plus pour garantir une relation durable. Les participants du sommet souhaitent dépasser les déclarations d’intention souvent reprochées aux anciens rendez-vous et privilégier des actes mesurables . Notamment dans les secteurs industriels et énergétiques, afin de répondre aux attentes concrètes des populations africaines.
Sommet UA-UE et enjeux migratoires, sécuritaires et diplomatiques
Le Sommet UA-UE a également été l’occasion de discuter des migrations, de la sécurité et du rôle diplomatique de l’Afrique dans les instances internationales. Les dirigeants ont reconnu que la question migratoire influence fortement les débats politiques européens .
En particulier depuis l’essor des partis d’extrême droite. Les discussions ont donc porté sur les moyens de lutter contre l’immigration irrégulière sans fragiliser les relations bilatérales.
En parallèle, les enjeux de sécurité restent centraux. Plusieurs pays africains souhaitent une implication plus cohérente de l’UE pour soutenir la stabilité régionale . Notamment face aux crises au Sahel ou aux tensions persistantes dans certaines zones de conflit. Ces préoccupations rejoignent celles exprimées au G20 quelques jours plus tôt . Où les leaders avaient déjà insisté sur la nécessité de donner plus de poids à l’Afrique dans les instances comme le Conseil de sécurité de l’ONU ou la Banque mondiale. La rencontre a également permis aux Européens de poursuivre leurs discussions sur le plan américain destiné à mettre fin à la guerre en Ukraine . Signe que ce Sommet UA-UE sert aussi de plateforme diplomatique entre partenaires stratégiques.
Une bataille pour les minerais stratégiques
La transition énergétique européenne dépend fortement de minerais stratégiques présents en Afrique . Ce qui explique l’importance accordée à ce dossier lors du Sommet UA-UE. Les Européens cherchent à sécuriser l’accès aux terres rares nécessaires aux technologies modernes . Tout en réduisant leur dépendance envers la Chine. En réponse, plusieurs responsables africains rappellent que l’exploitation minière doit créer de la valeur sur le continent et favoriser un développement industriel local.
Certains projets seront intégrés à l’initiative Global Gateway . Le grand programme européen visant à concurrencer les investissements chinois dans les infrastructures. Cependant, de nombreux analystes estiment que la crédibilité de l’Europe dépendra désormais de sa capacité à financer des projets réellement utiles aux populations africaines. Le Sommet UA-UE devrait donc marquer une nouvelle étape, où les deux continents travaillent ensemble . Pour définir un partenariat plus juste, plus pragmatique et mieux adapté à la réalité géopolitique actuelle.
