Les députés Burkinabé ont autorisés les militaires du Burkina Faso à entrer dans un gouvernement, plus d’un an après l’adoption d’une loi leur interdisant de s’engager en politique. c'était au cours d'une session parlementaire ce jeudi 24 Novembre 2016.
"Il ne faut pas confondre dépolitisation de l’armée et démilitarisation de l’administration. Les militaires sont des citoyens à part entière. Ils ont des qualifications énormes et on peut faire appel à un militaire qui a des compétences avérées pour résoudre un problème dans un gouvernement ou dans l’Administration sans pour autant qu’il s’affilie à un parti politique", a déclaré le député Halidou Sanfo en présentant le projet de loi à ses pairs.
La loi adoptée par les 120 députés votants maintient cependant l’interdiction faite aux militaires d’adhérer à un parti politique ou à une association à caractère politique.
Le commandement militaire a également fait rétablir l’ancien système d’avancement dans l’armée. En vertu de la modification intervenue en juin 2015, l’ex-Premier ministre de la transition, le lieutenant-colonel Isaac Zida s’était fait propulser au grade de général de division sautant quatre grades. Cette situation avait mécontenté la "grande muette" qui s’était dit flouée par le pouvoir d’alors.
Les dispositions nouvelles de cette loi sont que :
– l’avancement ne peut se faire qu’au grade immédiatement supérieur ;
– le niveau de recrutement des officiers spécialistes passe à BAC+5 ; les Généraux de brigade sont choisis parmi les colonels-majors ayant au moins 18 mois de grade et titulaires du Brevet de l’enseignement militaire supérieur ou de tout autre diplôme équivalent, sur proposition du ministre chargé des armées et après avis d’une commission ministérielle ;
– les généraux de Division sont choisis parmi les Généraux de brigade ayant au moins 12 mois de grade ;
– à partir du grade de Général de Division, aucune ancienneté de grade n’est exigée, mais le temps restant à servir en cas de promotion doit être au moins de deux ans dans le nouveau grade avant la limite d’âge.
En rappel En juin 2015, le Conseil national de la transition (CNT), l’assemblée parlementaire mise en place après la chute de l’ex-président Blaise Compaoré, avait adopté une loi interdisant aux militaires de faire de la politique.
Cette loi leur interdisait du même coup d’occuper des fonctions ministérielles et autres hautes fonctions dans l’administration publique comme celles de directeur général de société d’Etat ou de président d’institution.
La loi les obligeait à démissionner de l’armée pour s’engager en politique.