"C'est un moment charnière dans le développement de notre candidat-vaccin contre le Covid-19", a déclaré le patron de Moderna, Stéphane Bancel, se réjouissant des "premières indications cliniques que notre vaccin peut prévenir la maladie du Covid-19, y compris la forme grave".
Aucun malade grave du Covid-19 n'a été enregistré parmi les personnes vaccinées, contre 11 dans le groupe placebo.
Les experts ont largement salué la nouvelle, malgré l'absence de publication détaillée des résultats.
Environ 9 à 10 % des personnes vaccinées ont éprouvé de la fatigue et des courbatures après la seconde dose, et dans une moindre proportion d'autres effets secondaires dont maux de tête et rougeur autour du point d'injection.
Moderna demandera une autorisation de mise sur le marché "dans les prochaines semaines" aux États-Unis, où la production a déjà commencé. Elle devrait être lancée d'ici la fin de l'année en Suisse dans les usines du groupe Lonza.
Si le vaccin était approuvé, la rapidité de développement serait une prouesse scientifique, moins d'un an après la sortie du virus de Chine. Il avait fallu neuf ans dans les années 1950 pour développer et autoriser le vaccin contre la rougeole. La durée moyenne de développement des 21 vaccins approuvés depuis dix ans par la FDA a été de huit ans.
Le vaccin se fait en deux injections séparées de quatre semaines. Il doit être transporté à -20 °C (contre -70 °C pour celui de Pfizer), mais pourra ensuite être stocké décongelé dans un réfrigérateur (entre 2 et 8 °C) pendant 30 jours. Il a été codéveloppé avec les scientifiques de l'Institut national des maladies infectieuses.
Il est fondé sur une technologie récente (Moderna n'a été créée qu'en 2010), qui n'avait encore jamais fait ses preuves : l'ARN messager. Des instructions génétiques pénètrent directement les cellules humaines, qu'elles reprogramment pour qu'elles fabriquent elles-mêmes un antigène du nouveau coronavirus... afin de déclencher une réponse du système immunitaire.
AFP