L’opposant tunisien Jawhar Ben Mbarek a été hospitalisé pour la cinquième fois en trois semaines . Après vingt-deux jours d’une grève de la faim qualifiée de “sauvage” par ses proches. Cette situation dramatique survient alors qu’il est détenu depuis février 2023 et condamné à dix-huit ans de prison . Ainsi pour des accusations de complot et d’adhésion à un groupe terroriste. Depuis le début de sa détention, ses avocats dénoncent régulièrement des conditions difficiles . Ce qui renforce les inquiétudes croissantes autour de sa santé particulièrement fragile. Alors la famille de Jawhar Ben Mbarek affirme qu’il ne consomme que de l’eau, sans aucun sucre ni apport nutritionnel . Ce qui aggrave chaque jour son état général.
Cette crise rappelle d’autres grèves de la faim observées dans plusieurs pays pour dénoncer des détentions jugées arbitraires. Ainsi dans certains cas, ces mouvements ont provoqué des mobilisations nationales . Notamment lorsque les familles et les défenseurs des droits humains ont tenté d’alerter l’opinion publique sur les risques encourus. Aujourd’hui, la situation de Jawhar Ben Mbarek s’inscrit dans cette même dynamique, avec un contexte politique particulièrement tendu en Tunisie.
Jawhar Ben Mbarek : tensions autour des conditions de détention
Les avocats de Jawhar Ben Mbarek ont pu lui rendre visite mercredi, confirmant son transfert à l’hôpital de Nabeul avant son retour en cellule. Sa famille explique tenter, sans succès, de le convaincre d’interrompre cette grève dangereuse. La semaine dernière, elle a accusé des gardiens et des détenus de l’avoir violenté Des gardiens et des détenus l’ont frappé pour le forcer à s’alimenter, ce qui lui a fait perdre connaissance. Sa famille a déposé une plainte pour actes de torture, et la direction des prisons a ouvert une enquête administrative, bien que la transparence de ce processus reste largement contestée.
Plusieurs figures politiques incarcérées, dont Issam Chebbi et le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, ont observé une grève de la faim en solidarité. Issam Chebbi y a toutefois mis fin mercredi. Ces mobilisations rappellent d’autres épisodes de contestation en milieu carcéral . Où les détenus choisissent de mettre leur santé en danger pour dénoncer des traitements jugés injustes. Dans ce contexte, la position de Jawhar Ben Mbarek apparaît comme un signal d’alarme supplémentaire.
Symbole d’un climat politique sous tension
Les propos récents de la ministre de la Justice, Leila Jaffel, ont intensifié la polémique. Alors elle a affirmé qu’“aucun détenu n’est en grève de la faim sauvage” et déclaré que certains “mangent en cachette”, ce qui a suscité l’indignation de la famille de Jawhar Ben Mbarek et de nombreuses organisations locales et internationales. Depuis la prise de pouvoir totale du président Kais Saied en juillet 2021, les alertes sur le recul des libertés fondamentales se multiplient. Ainsi plusieurs ONG dénoncent une dérive autoritaire marquée, accompagnée d’arrestations ciblant régulièrement les voix critiques. En effet dans ce contexte, la situation de Jawhar Ben Mbarek est devenue un symbole particulièrement fort. Son état de santé préoccupant met en lumière les tensions politiques.





















