La liberté d’expression au Zimbabwe est de nouveau remise en question après l’arrestation de Faith Zaba. Rédactrice en chef du journal Zimbabwe Independent, elle est accusée d’avoir validé une chronique jugée insultante envers le président Emmerson Mnangagwa. L’affaire a déclenché une vague d’indignation nationale et internationale.

La chronique en question, intitulée « Lorsque vous devenez un État mafieux », dénonce les dérives du pouvoir, l’absence de réformes et les tensions internes au sein du régime. Bien que Faith Zaba ne soit pas l’auteure du texte, elle est poursuivie pour avoir permis sa publication. Le gouvernement l’accuse de diffuser un contenu « matériellement faux » visant à provoquer de l’hostilité contre le chef de l’État.

Cette affaire alimente un débat récurrent sur la liberté d’expression au Zimbabwe, déjà affaiblie par des lois répressives et des arrestations arbitraires.

Liberté d’expression au Zimbabwe : une répression persistante contre les journalistes

L’expert en médias Wallace Chuma, enseignant à l’Université du Cap, voit dans cette arrestation un message clair : « ne dites rien, ne publiez rien ». Selon lui, les autorités utilisent des lois abolies depuis 2013 pour intimider la presse indépendante. Faith Zaba est poursuivie sur la base d’un texte déclaré inconstitutionnel il y a plus de dix ans.

Elle n’est pas un cas isolé. En février 2025, le journaliste Blessed Mhlanga a été arrêté pour avoir interviewé un opposant politique. Il a passé deux mois en détention sans jugement. Ces incidents révèlent que la liberté d’expression au Zimbabwe reste sous haute menace, malgré les promesses de changement.

Wallace Chuma, lui-même arrêté en 2001, déplore une continuité dans la répression entre les régimes de Robert Mugabe et d’Emmerson Mnangagwa. Il affirme que les méthodes ont peu évolué, même si les moyens d’information ont diminué.

Liberté d’expression au Zimbabwe : les syndicats de journalistes s’indignent

Face à cette situation, le Syndicat des journalistes du Zimbabwe a vivement réagi. Il appelle à la libération immédiate de Faith Zaba et dénonce la criminalisation croissante du métier. Pour le syndicat, ces poursuites injustifiées mettent en péril la liberté d’expression au Zimbabwe et fragilisent encore davantage l’espace démocratique.