Le groupe parlementaire "Burkindlim" (intégrité), réunissant les partis alliés de la majorité, a appelé, samedi à Bogandé (Est) à l’organisation d’un forum national sur la sécurité au Burkina Faso, dont le Nord est la cible d’attaques terroristes qui ont fait plusieurs dizaines de morts depuis début 2015.
Dans un manifeste dénommé "appel de Bogandé", les membres du groupe parlementaire "Burkindlim", ont proposé "la tenue d'un forum national sur la sécurité en vue de l'adoption d'une politique nationale de défense et de sécurité intérieure".
"La lutte contre l'insécurité dans toutes ses formes nécessite l'implication des populations à la base dans les différentes politiques et stratégies sécuritaires dans notre pays, surtout en matière de renseignements afin de privilégier l'anticipation et la prévention", a justifié le président du Burkindlim Issa Barry.
Le groupe s’est réuni les 3 et 4 mars à Bogandé, à l’occasion de ses premières journées parlementaires sur le thème "L'analyse de la situation sécuritaire au Burkina Faso: Défis et perspectives".
Abordant ce "sujet brûlant", le magistrat-colonel à la retraite, Jean Pierre Bayala a défini certaines notions dont la sécurité qui est fonction de choix ou de l'approche de l'Etat dont le premier souci est de protéger les membres de la collectivité.
Il a lié la notion de sécurité à la stabilité, à la survie et au développement. Parmi les causes de l’insécurité, M. Bayala a cité la pauvreté et le chômage, la marginalisation et l'injustice entre les individus et les régions, la misère des populations manipulées par les terroristes à travers des promesses chimériques et l'incivisme.
Selon lui, d’autres causes comme les faiblesses des pouvoirs, la corruption, l’impunité, l'ignorance et la mal-gouvernance peuvent également servir de lit à l’insécurité.
Au regard de la multiplicité des formes d'insécurité et de sa complexité, le magistrat colonel Bayala a préconisé dans l'urgence, la prise de la mesure de l'avertissement des terroristes par les autorités et la sensibilisation des populations à la vigilance et à la collecte des renseignements tout en renforçant la confiance entre population et Forces de défense et de sécurité (FDS).
"Le combat contre les attaques nécessite de nouveaux moyens et de stratégies pour une riposte efficace face aux menaces et attaques", a soutenu le président du Burkindlim Issa Barry.
Aussi, le colonel Bayala, a-t-il plaidé pour le renforcement des moyens de lutte contre le terrorisme sur l'ensemble du territoire national, l'établissement de postes de contrôle systématique et la mise en place d'un organe de coordination de l'ensemble des forces et un autre en charge de la collecte et du traitement du renseignement.
Il a invité les parlementaires à insister sur les réformes à opérer en matière de défense et de sécurité à travers des propositions de lois tout en ayant un regard sur la gestion du budget de l'armée et à jouer surtout un rôle de contrôle des FDS, de renseignement auprès des populations à la base et à insister sur l'impérative nécessité de protéger les informateurs ainsi que les fournisseurs de renseignements.
Le Nord du Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre d'attaques djihadistes régulières depuis 2015. Si les attaques sont concentrées dans le nord du pays, le 15 janvier 2016, un commando de trois assaillants a tué 30 personnes et fait 71 blessés en plein cœur de la capitale Ouagadougou.
Agence d’information du Burkina