Le procès Constant Mutamba connaît un tournant décisif après les réquisitions du procureur congolais. Ce mercredi, lors de la clôture des plaidoiries, le ministère public a demandé dix ans de travaux forcés contre l’ex-ministre de la Justice de la République démocratique du Congo. L’affaire, ouverte il y a un mois, porte sur un détournement présumé de 19 millions de dollars destinés à la construction d’une prison moderne à Kisangani.
Outre la prison, le procureur a requis d’interdire à Constant Mutamba toute fonction officielle pendant dix ans après sa peine. Ainsi, cette sanction renforcerait l’impact de la condamnation sur sa carrière politique. Selon l’accusation, le paiement incriminé aurait été effectué dans le cadre d’un marché jugé irrégulier, attribué à « une entreprise de façade ».
Pour la défense, le procès Constant Mutamba serait avant tout motivé par des raisons politiques. L’ex-ministre a affirmé que cette procédure visait à l’écarter du gouvernement. Ses avocats affirment qu’aucun fonds n’a été détourné et que toutes les transactions ont été réalisées de manière transparente. Ainsi, ils cherchent à écarter toute suspicion de malversation.
Ils rappellent que Constant Mutamba avait transmis l’ordre de paiement à l’Inspection générale des finances et à d’autres organes de contrôle. Selon la défense, l’objectif était de garantir le suivi du virement vers l’entreprise chargée de la construction. Pour les avocats, ces démarches illustrent la bonne foi de leur client et invalident l’accusation de détournement.
Procès Constant Mutamba : verdict attendu le 27 août 2025
Le procès Constant Mutamba suscite un vif intérêt médiatique et politique en RDC. La date du verdict a été fixée au 27 août 2025 par la Cour de cassation. Les observateurs considèrent cette affaire comme un test crucial pour l’indépendance de la justice congolaise. En effet, les affaires mêlant politique et gestion des fonds publics sont attentivement suivies par l’opinion.
Si la cour suit les réquisitions du procureur, Constant Mutamba pourrait perdre sa liberté et toute fonction publique pendant vingt ans. En attendant, l’affaire divise la classe politique et suscite des débats sur la gouvernance et la transparence en RDC.