Le samedi 15 novembre 2025, le Parlement béninois a voté une révision constitutionnelle avec 90 voix pour et 19 contre. Cette réforme introduit deux mesures majeures : la création d’un Sénat et l’allongement de la durée des mandats présidentiel et législatifs . Qui passent de cinq à sept ans à compter des élections prévues en avril 2026. L’analyste politique Joël Atayi-Guèdegbé souligne qu’une voie référendaire aurait été possible pour légitimer cette réforme . Mais le choix de la procédure parlementaire a été privilégié. Bien que légale, cette révision soulève des questions sur le timing et la légitimité . Car elle intervient à seulement six mois de la présidentielle . Alors que le protocole additionnel de la CEDEAO préconise la non-modification des textes essentiels dans cette période.
Révision constitutionnelle au Bénin : Les raisons et enjeux de la réforme
Selon ses partisans, la révision vise à renforcer la stabilité politique et le développement économique. Les mandats prolongés permettent d’aligner les élections présidentielles, législatives et communales, évitant ainsi une année électorale unique. Le Sénat, composé de 25 à 30 membres, inclura des anciens présidents, des officiers généraux et des anciens responsables institutionnels. Cette institution pourrait également jouer un rôle de « trêve politique » en limitant la concurrence politique à un an des élections. Cependant, l’opposition et certains observateurs estiment que cette réforme pourrait renforcer l’influence du président actuel, Patrice Talon . Notamment à travers le Sénat. Si cette chambre supérieure est présentée comme un outil de stabilisation . Elle pourrait aussi permettre aux anciens dirigeants de continuer à peser sur la vie politique.
Controverses et perspectives
La réforme interroge notamment sur la démocratie locale et la participation citoyenne. L’allongement des mandats de cinq à sept ans retarde le moment où les citoyens pourront de nouveau voter . Ce qui pose la question de la proximité démocratique. Joël Atayi-Guèdegbé rappelle que la réforme est légale, mais la légalité ne garantit pas la légitimité. Les partisans mettent en avant l’expérience acquise dans la gestion des affaires publiques . Tandis que les critiques évoquent un possible déséquilibre politique et un renforcement du pouvoir exécutif. La prochaine étape consiste en la validation par le Conseil constitutionnel. La mise en œuvre de cette réforme déterminera l’impact réel sur le paysage politique béninois. La gouvernance et la démocratie dans le pays.




















