Le ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité Intérieure, dans le cadre de l’Engagement danois, a tenu, le 03 février 2017, dans la salle de réunion de la Direction régionale de l’économie et de la planification de Dori, une rencontre d’échanges entre défenseurs des droits humains, professionnels des médias et forces de sécurité.
Pour les professionnels des medias, le manque de reflexe de communication chez les forces de sécurité (FS), le manque d’information à temps réel, l’interdiction d’accès de certaines zones aux médias, la lenteur dans le système d’information chez les FS, le manque de confiance vis-à-vis des médias, la propension à donner l’information détaillée aux médias étrangers au détriment des médias locaux, sont autant de problèmes qui empêchent une bonne collaboration entre medias et forces de sécurité.
Pour remédier à cela, ils ont souhaité que les forces de sécurité, rendent accessible le registre de la main courante aux medias, créent des cellules informations dans les brigades de gendarmerie et dans les commissariats de sécurité publique et enfin instaurent un cadre permanent d’échange entre les acteurs.
Les défenseurs des droits humains ont à leur tour, reconnu la difficulté à concilier droits humains et lutte contre l’insécurité. Cependant, en termes d’attentes, ils suggèrent que les forces de sécurité respectent les droits humains dans le travail quotidien. En effet, cela suppose, le respect du délai de garde à vue de l’intégrité physique et morale des détenus.
En outre, ils suggèrent la création d’espaces de dialogue entre civils et forces de sécurité (journées portes ouvertes, activités communautaires conjointes) afin de permettre l’amélioration de la collaboration entre les forces de sécurité et populations et par ricochet démystifier l’image d’agent de répression qu’ont les populations des forces de sécurité.
A l’issue de la présentation des perceptions et attentes des défenseurs des droits de l’homme et des professionnels de l’information, les acteurs de la sécurité ont pris la parole pour donner des éléments de réponse et formuler des suggestions vis-à-vis des autres acteurs.
En ce qui concerne la gestion des manifestations, les différents intervenants ont relevé que les armes utilisées lors des manifestations sont des armes conventionnelles, non létales. Aussi, leur intervention se fait également dans le respect de la législation en vigueur.
Sur la garde à vue, les Forces de sécurité ont relevé plusieurs difficultés inhérentes aux conditions de travail notamment l’inadéquation des locaux de garde à vue, l’insuffisance de frais alloués pour l’alimentation et l’absence de frais les soins des gardés-à-vue.
En termes de suggestions et recommandations, les défenseurs des droits humains souhaitent plaider en faveur de la prolongation de la garde à vue au regard des difficultés rencontrées sur le terrain. Par ailleurs, les FS ont invité les populations au respect de leurs devoirs, notamment en s’acquittant des frais de contravention en cas d’infraction et à plus de civisme dans leurs comportements au quotidien.
En guise de conclusion, les participants ont reconnu la nécessaire collaboration entre tous les acteurs dans la lutte contre l’insécurité et le terrorisme dans le respect des droits humains et de la liberté de la presse.
Direction de la Communication et de la Presse Ministérielle