S’il y a un pape africain aujourd’hui, les mentalités sont-elles prêtes à l’accueillir ? – Anselme T. Sanon, archevêque émérite

Dans une interview accordée au quotidien L’Express du Faso, Monseigneur Anselme Titianma Sanon, archevêque émérite de Bobo-Dioulasso, a exprimé ses doutes quant à la capacité des mentalités africaines à accueillir un pape africain. Alors que se profile la succession du pape François, prévue pour le 26 avril 2025, l’archevêque a soulevé des interrogations sur les divisions internes au sein du continent noir et les défis d’une telle élection.

Monseigneur Sanon a questionné : « Si un pape africain est élu aujourd’hui, le continent noir, qui revendique un pape noir, ne va-t-il pas aussi mettre en avant ses régions, ses origines ou d’autres divisions internes ? » L’archevêque a ainsi mis en lumière la problématique des fractures internes qui pourraient interférer avec l’unité nécessaire pour soutenir un pape africain.

Les divisions internes au sein de l’Église catholique en Afrique

L’archevêque émérite a également rappelé son expérience personnelle lors de son passage à Rome. Il a évoqué les réserves de certains de ses confrères africains à son égard, surtout en raison de ses origines de l’Afrique de l’Ouest. Monseigneur Sanon a ajouté qu’il avait parfois fait face à des regards réticents, notamment en raison de ses cicatrices visibles, qu’il considère comme une forme d’exclusion au sein de la communauté africaine elle-même.

Cette expérience souligne les complexités de l’identité africaine au sein de l’Église catholique. Selon Monseigneur Sanon, pour qu’un pape africain soit pleinement accepté, il est crucial de surmonter ces découpages internes afin de favoriser l’unité du continent, tant au sein de l’Église qu’au-delà.

Un futur pape choisi par l’inspiration du Saint-Esprit

Cependant, Monseigneur Sanon reste optimiste quant à la modernité et l’universalisme de l’Église catholique. Il a rappelé que la sélection du futur pape ne doit pas être influencée par la couleur de la peau, mais plutôt par l’inspiration du Saint-Esprit. Il a précisé que si cette inspiration venait d’Afrique, ce serait un signe de catholicité, car l’Église catholique englobe toutes les races et toutes les cultures.

Pour Monseigneur Sanon, l’Église est unie dans sa diversité, comme le rappelle le Credo : « Je crois en l’Église, une, sainte, catholique et apostolique », une église qui transcende les frontières géographiques et raciales.

Laisser un commentaire