Le conflit qui ravage le Soudan depuis plus de deux ans vient de franchir une nouvelle étape. Le ministre soudanais de la Défense, Hassan Kabroun, a officiellement rejeté la trêve américaine au Soudan . Confirmant la volonté du gouvernement de poursuivre la guerre contre les Forces de soutien rapide (FSR). Cette décision, annoncée le mardi 4 novembre, balaie les espoirs d’une désescalade diplomatique soutenue par Washington et l’ONU.
La trêve américaine au Soudan rejetée par Khartoum
Lors d’une réunion gouvernementale à Port-Soudan, le ministre de la Défense a déclaré que les préparatifs pour la bataille du peuple soudanais sont en cours . Affirmant que la guerre contre les FSR constitue « un droit national légitime».
Malgré les appels répétés de Washington, du Conseil de sécurité des Nations unies et de la communauté internationale, Khartoum refuse tout cessez-le-feu. Cette trêve américaine au Soudan devait permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et la relance d’un dialogue politique . Entre les forces armées du général Abdel-Fattah Al-Burhane et les milices dirigées par Mohamed Hamdan Daglo, alias Hemetti. Mais les autorités soudanaises ont choisi la voie militaire, estimant que « seule la victoire totale ramènera la paix et l’unité du pays ».
Une guerre interminable et une crise humanitaire alarmante
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre fratricide entre deux anciens alliés du coup d’État de 2021. Plus de 12 millions de personnes ont été déplacées, et des dizaines de milliers de civils ont péri dans les bombardements, les affrontements et les massacres documentés notamment au Darfour et à El-Facher. Les Forces de soutien rapide ont pris le contrôle d’El-Facher après 18 mois de siège . Aggravant une situation humanitaire déjà catastrophique. Les agences onusiennes dénoncent des crimes de guerre, des viols, des pillages et des entraves à l’aide humanitaire.
La ville est aujourd’hui totalement inaccessible pour les convois d’urgence. Selon l’ONU, plus de 71 000 personnes ont fui depuis la chute d’El-Facher, cherchant refuge dans les régions voisines.
L’échec diplomatique autour de la trêve américaine au Soudan
L’envoyé spécial américain pour l’Afrique, Massad Boulos . A récemment conduit une série de négociations au Caire avec l’Égypte, la Ligue arabe et les Émirats arabes unis. Ces discussions visaient à concrétiser une trêve humanitaire élargie et à rouvrir les corridors d’aide. Cependant, la position rigide de Khartoum rend toute avancée difficile. Le plan global proposé par le groupe de médiation du Quad (États-Unis, Égypte, Arabie saoudite, Émirats arabes unis) reste lettre morte Notamment à cause du refus du général Burhane d’exclure les deux chefs militaires d’une future transition politique. Malgré ces blocages, Washington poursuit ses efforts. Le département d’État américain a appelé les deux camps à revenir à la table des négociations et à « cesser immédiatement les hostilités ». Mais sur le terrain, les combats se poursuivent dans le Kordofan et autour de Khartoum . Laissant peu d’espoir à court terme. Ainsi le rejet de la trêve américaine au Soudan par le ministre de la Défense illustre la complexité d’un conflit où s’entremêlent enjeux militaires, rivalités régionales et désastres humanitaires. Tant que les deux camps privilégieront la voie des armes, la population soudanaise restera prisonnière d’une guerre sans issue.
