La suspension de Paetongtarn Shinawatra par la Cour constitutionnelle thaïlandaise ce 1er juillet 2025 marque un nouveau tournant dans l’histoire politique du royaume. La Première ministre, âgée de 38 ans, a été mise à l’écart à la suite d’une plainte de sénateurs conservateurs. Ces derniers l’accusent d’avoir violé les « standards éthiques » en vigueur, notamment dans la gestion des tensions à la frontière cambodgienne.
La décision de la Cour, prise par sept juges contre deux, plonge le pays dans une période d’incertitudes. Les délibérations pourraient durer plusieurs semaines, voire des mois. En attendant, Paetongtarn Shinawatra ne peut exercer ses fonctions. C’est un coup dur pour cette jeune dirigeante, troisième membre de la famille Shinawatra à occuper ce poste, après son père Thaksin et sa tante Yingluck.
Une dynastie encore ciblée par la justice
La suspension de Paetongtarn Shinawatra réactive une mécanique bien connue en Thaïlande. Depuis plus de vingt ans, les figures de la famille Shinawatra sont régulièrement confrontées à la justice et à l’hostilité de l’élite conservatrice. Thaksin, le patriarche, est lui-même visé par un procès pour lèse-majesté ouvert la même semaine.
Cette situation évoque des précédents marquants dans l’histoire politique du pays. Par exemple, les coups d’État militaires de 2006 et 2014. Plus récemment, la destitution du Premier ministre Srettha Thavisin en 2024 pour des raisons similaires. À chaque crise, la justice constitutionnelle intervient de manière décisive. Elle joue un rôle clé dans l’éviction des représentants populistes liés aux Shinawatra. Ainsi, le pouvoir judiciaire reste un acteur central du jeu politique thaïlandais.
Suspension de Paetongtarn Shinawatra : un appel avec Hun Sen au cœur de la polémique
La suspension de Paetongtarn Shinawatra trouve son origine dans un appel téléphonique à l’ancien Premier ministre cambodgien Hun Sen. Ce dernier a publié la conversation en ligne, créant un tollé. Lors de cet échange, Paetongtarn aurait qualifié un général thaïlandais d’« opposant », déclenchant la colère d’un parti allié à l’armée.
Malgré ses excuses, une trentaine de sénateurs ont saisi la Cour, estimant que la dirigeante a manqué de respect à l’armée. Paetongtarn a déclaré accepter la décision et réaffirmé vouloir « œuvrer pour le bien de la nation ». Mais l’avenir politique de la jeune cheffe de gouvernement reste incertain.