Ouagadougou: banditisme, le nouveau mode opératoire des bandits dévoilé par la police

La Brigade de Recherches (BR) du Commissariat Central de Police de la ville de Ouagadougou (CCPO), depuis trois (03) mois, a enregistré plusieurs plaintes pour vols à mains armées et à l’arrachée, tous commis dans des circonstances parfois très violentes, parfois dignes de la fiction tellement elles ont été soigneusement et méticuleusement préparées et exécutées. 


A titre illustratif et pour les cas du vol à l’arrachée, la BR a reçu pas moins d’une dizaine de plaintes pour un préjudice cumulé estimé à plus de cinquante (50) millions de FCFA pour la même période.
Vu la nature, la gravité et le caractère particulièrement violent et soigné de cette forme de délinquance, la Brigade de Recherches a mis au point une stratégie qui a fini par payer car les différents réseaux (au nombre de deux) à la base de ces forfaits ont été démantelés.

Premier groupe
Composé essentiellement de cinq (05) expatriés parmi lesquels se trouve un homme de tenue, ce réseau a des ramifications dans toute la sous-région ouest africaine. Sur les cinq (05) éléments du gang, deux (02) ont pu être appréhendés dont le cerveau. Il s’agit des nommés:
- Philip Kelechi CHITURU, homme de tenue radié, 32 ans, de nationalité étrangère, marchand domicilié au secteur 04 de Ouagadougou. Il apparaît comme étant le chef de ce réseau;
- IGBO Uchéma Charles, de nationalité étrangère, 27 ans, marchand et domicilié au secteur 04 de Ouagadougou.

Le mode opératoire
L’ensemble du groupe identifie une banque de la place, généralement celle qui a une grande affluence. Y étant, l’un d’entre eux rentre dans la banque et identifie généralement les usagers qui font des retraits de forte somme. Très souvent, il remarque les usagers qui font les retraits auprès des guichets spéciaux. Une fois leur victime identifiée, une partie du groupe qui est restée aux abords de la banque, identifie aussi le moyen de locomotion (voiture ou motocyclette) de la victime déjà identifiée. Pour les voitures, ils posent discrètement un piège à voiture, habituellement, au pneu arrière droit. Le piège à voiture est généralement constitué d’un morceau de tapette transpercé par des clous.
Une fois que la victime démarre pour partir, son véhicule monte sur le piège et elle est obligée de s’arrêter pour réparer la crevaison. En ce moment, les membres du gang qui l’ont suivie à motocyclette par binôme depuis la banque arrivent en toute vitesse et s’emparent du sac, de l’enveloppe ou du sachet dans lequel est contenue la forte somme et s’enfuient à toute allure laissant la victime impuissante et prise au dépourvue. Des fois, il arrive que ce gang au lieu de déposer le piège à voiture, dévisse les écrous d’une des roues du véhicule de la victime de sorte à l’obliger à s’arrêter afin de commettre leur forfait.
S’agissant de leurs victimes qui roulent à moto, elles sont également suivies depuis la banque. Profitant de la moindre inattention de celles-ci, ils s’emparent de leurs sacs et s’enfuient à toute allure.

Deuxième groupe
Ce gang se compose essentiellement de trois (03) individus dont les identités sont les suivantes:
- ZIDA Issouf, né le 01/01/1991 à Basnèré/SAPOUY, cultivateur domicilié au quartier Kamboinsin de la ville de Ouagadougou. Il apparaît comme étant le chef de ce réseau;
- BAKONE Lionel, né le 28/08/1996 à Ouagadougou, élève et domicilié au secteur 40 de Ouagadougou;
- GOMGNIOUGOU Mathieu, né en 1976 à PÔ, boucher et domicilié à Kamboinsin/ Ouagadougou.

Le mode opératoire
L’ensemble du groupe se promène à moto tard dans la nuit, armé de deux (02) pistolets artisanaux, de machettes et de poignards. Ils identifient leurs victimes, généralement celles qui circulent avec une moto de grande de valeur et les arrêtent aux détours des ruelles sombres et isolées des quartiers tels que Tampouy, Tanghin et Kilwin. Sous la menace de leurs armes, ils dépouillent les victimes de tous leurs biens avant de prendre la fuite. Le butin ainsi obtenu est par la suite revendu à un receleur qui se charge de l’écouler. Ce receleur est en cavale et est activement recherché.

Les biens saisis au cours de l’enquête

o Premier groupe
- Trois (03) vélomoteurs dont:
- 01 CG
- 01 Yamaha Vega ZR
- 01 Yamaha mic ship
- Trois (03) ordinateurs portables;
- Trois (03) pièges à véhicules;
- Un (01) lot de téléphones portables;
- Six (06) clefs mécaniques.

o Deuxième groupe
- Deux (02) pistolets de fabrication locale;
- Deux (02) machettes;
- Un (01) arrache-clou;
- Trois (03) poignards.

Quelques conseils au public
- Signaler les ventes de produits ou des objets d’origine incertaine.
- Effectuer des déclarations de vol pour tous vos biens volés.
- Alerter les services de police et les voisins si vous constatez la présence suspecte de personnes douteuses quel que soit leurs âge aux abords de vos domiciles et commerces afin de prévenir les cambriolages.

L’enquête est actuellement close et t les mis en cause seront conduits devant Madame le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou pour les suites judiciaires qui seront données à ces affaires.
C’est le lieu pour nous de remercier tous ceux, parmi les populations de la ville qui nous ont permis d’atteindre ce résultat et d’en appeler une fois de plus à la collaboration de tous pour endiguer l’insécurité dans la ville de Ouagadougou. Nous leur réitérons notre disponibilité à les écouter et à les assister pour une paix durable dans la cité.

Nous vous rappelons les numéros verts qui sont le 17 pour Police Nationale, le 16 pour la Gendarmerie Nationale et le 1010 pour le CNVA.

La Police Nationale, une force publique au service des citoyens

Division de la Communication et des Relations Publiques de la Police Nationale

La sécurité au Mali, un an après l’attaque du Radisson

Le 20 décembre 2016, l’hôtel Radisson Blu de Bamako était la cible d’une prise d’otage ayant fait une vingtaine de morts. Un an après, le Mali a-t-il tiré toutes les leçons de cette attaque ? A Bamako, la capitale malienne, les avis sont partagés. Les autorités tentent de rassurer les populations par des innovations sécuritaires … Lire la suite