France : la ministre des Sports Laura Flessel quitte le gouvernement de Macron

La ministre des Sports Laura Flessel a annoncé mardi dans un communiqué son départ du gouvernement « pour raisons personnelles ». Retour sur le parcours exceptionnel de cette immense championne devenue ministre.  A la surprise générale et alors que le gouvernement devait annoncer un remaniement après le départ de Nicolas Hulot, Laura Flessel a pris tout le … Lire la suite

Discour d’Emannuel Macron à l’Université: Voici pourquoi Roch a quitté l’amphithéâtre

La scène s’est déroulée mardi, à l’issue du grand oral d’Emmanuel Macron. Devant 800 Burkinabés, dans l’amphithéâtre « Kadhafi » de l’Université Ouagadougou, des étudiants interrogent le président français après sa première prise de parole publique sur le continent africain.

Une étudiante interpelle alors le Français sur des problèmes d’électrification. Le président bondi avec gourmandise. « Vous me parlez comme si j’étais une puissance coloniale ! Mais moi je ne veux pas m’occuper de l’électricité dans les universités au Burkina Faso. C’est le travail du président ! », lâche-t-il, en désignant Roch Marc Christian Kaboré. Les rires fusent autant que les regards gênés. a ce instant le président du Faso quitte amphithéâtre

Une séquence interprétée à tort comme un incident diplomatique. La véritable raison du départ de Kaboré est pour le moins… triviale.

Un conseiller du Burkinabé explique que son président a eu besoin de faire… « une pause technique ». Une fois que ses gardes du corps se sont assuré de la sécurité des toilettes situées à 200 m de là, ils sont venus chercher le président Burkinabé, pour l’escorter. Quelques minutes plus tard, il a ainsi fait son retour dans l’amphithéâtre. Une version confirmée par un officiel français et plusieurs sources concordantes de l’entourage du Burkinabé. « Il avait juste un besoin humain », soupire un de ses proches.

Discour de Macron à l’université Ouaga I : ce qu’il faut retenir.

Emmanuel Macron a entamé lundi soir une tournée de trois jours en Afrique, qui doit le conduire du Burkina Faso au Ghana, en passant par la Côte d'Ivoire. Le président de la République a profité de cette première étape à Ouagadougou pour fixer le cadre de la politique africaine de son quinquennat, en s'adressant à la jeunesse. 

  • Emmanuel Macron s'est d'abord présenté comme le représentant d'une génération pour laquelle "les crimes de la colonisation européenne sont incontestables", tout en relevant qu'il y avait eu aussi "des grandes choses et des histoires heureuses" dans ce passé. C'est "un passé qui doit passer", a-t-il ajouté.

  • "Je suis d'une génération qui n'a jamais connu l'Afrique comme d'un continent colonisé. (...) Je me refuse à toujours revenir sur les mêmes représentations d'hier. J'ai une conviction profonde : notre responsabilité n'est pas de rester dans ce passé mais de vivre l'aventure pleine et entière de cette génération."

    "Je suis d'une génération de Français pour qui les crimes de la colonisation sont incontestables. Je suis d'une génération qui a été impressionné par la jeunesse burkinabé pour défendre les acquis de la démocratie et de l'Etat de droit. Je suis d'une génération qui ne vient pas dire à l'Afrique ce qu'elle doit faire. Je suis d'une génération qui observe que la jeunesse attend de participer à la construction de son pays, et à sa modernisation."

  • Emmanuel Macron a parlé 1h45. A la fin de son discours, les étudiants et le président se sont levés pour entonner leur hymne national.

  • Interpellé au sujet des coupures d'électricité au Burkina, le chef de l'Etat a répondu : "Vous me parlez comme si j'étais le président du Burkina ! Vous me parlez comme si j'étais toujours une puissance coloniale ! Mais je ne veux pas m'occuper de l'électricité du Burkina !" a t-il réagit.

    Le dirigeant burkinabé a brièvement quitté la salle, sans que l'on sache si le but était de créer un éventuel effet comique.

  • Manifestations                                                                                                                                                                Des manifestants, dont notamment des étudiants, ont exprimé leur mécontentement par rapport à la visite du Président français. Scandant des slogans hostiles à la France, ils estiment que ce pays n'a pas "d'amis mais des intérêts"

  • Course poursuite ce 28 novembre 2017 entre forces de l'ordre et étudiants à l'Université de Ouagadougou. En dehors de ceux choisi pour écouter le discours du président français Emmanuel Macron, les autres étudiants sont interdits d'accès à l'université.

  • Les étudiants en colère ont mis le feu à des pneus tout au long du chemin et ont été vite chassés par les nombreux policiers de la compagnie républicaine de sécurité qui a fait usage du gaz lacrymogène.

  • ASSASSINAT DE THOMAS SANKARA 

    "Il y a des archives couvertes par la défense nationale. J'ai pris la décision que tous les documents produits pendant le régime de Sankara et après son assassinat doivent être déclassifiés pour être consultés", a déclaré Emmanuel Macron. Applaudissements dans la salle.

  • Transition démographique                                                                                                                                           Sur la transition démographique, Emmanuel Macron déclare : "Je n'ai pas de leçons à vous donner et je ne vous en donne pas !" Et de poursuivre que tant que la croissanse démographique du pays sera supérieure à la croissance économique, le pays ne pourrait sortir des problèmes de sous-développement et de migration d'une partie de la population. A ce titre, puisque la poussée migratoire touche l'Europe, le président de la République a affirmé qu'il avait le droit de prendre la parole sur le sujet.

  • "S'IL VOUS PLAÎT LES JEUNES"

    Emmanuel Macron a du mal à contenir l'auditoire. La situation se crispe entre le président de la République et les étudiants. "Je connaissais les étudiants français et leurs esprits paradoxaux mais vous vous avez un esprit super paradoxal". Le Président français critique, gentiment, la réaction des étudiants de l'université de Ouagadougou, qui, par leurs réactions, jugent chaque question mauvaise et l'expriment avec force.

  • Face à des étudiants burkinabés dissipés lors des questions, Emmanuel Macron a appelé au calme. 

Emmanuel Macron est arrivé à Ouagadougou

Le Président français Emmanuel Macron est arrivé ce 27 novembre 2017 à Ouagadougou pour une visite qui prendra fin le 29 novembre 2017. Il a été accueilli à sa descente d’avion par le Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré.

Après un tête-à-tête entre les deux chefs d’Etat au salon d’honneur de l’aéroport de Ouagadougou, le président Macron a fait une brève déclaration au cours de laquelle il a salué la relation de longue date qui existe entre la France et le Burkina.

« le Burkina, c’est aussi un emblème de l’aspiration démocratique de la jeunesse africaine et nul ne peut ignorer ce qui s’est passé ici il y a quelques années» à déclarer le président français face à la presse.

Le collectif Dytaniè au président Macron: la France à t’elle quelque chose à se reproché dans l’assassinat de Thomas Sankara ?

Ceci est une déclaration de la Coalition Dytaniè au Président français Emmanuel Macron.

Monsieur le Président, le peuple français a choisi de vous hisser à la magistrature suprême en mai 2017. Six mois après, vous avez décidé de fouler le sol de Ouagadougou, la capitale du pays des « hommes intègres ».

Comment ne pas saluer et remercier tous ceux qui viennent au Burkina Faso pour entendre, voir et surtout témoigner des vertus de notre peuple mais aussi de tout peuple qui décide de prendre son destin en main ? Ici, sur la terre libre du Burkina Faso, le peuple a décidé de ne plus subir son destin, mais de l’assumer et de le chérir à jamais. L’historique insurrection populaire d’Octobre 2014 a constitué pour notre peuple une étape qualitative nouvelle dans sa marche en avant pour la liberté et la dignité.

Monsieur le Président, la France a une histoire commune avec l’Afrique, vieille de plusieurs siècles. Il est temps de solder le passif afin de permettre à nos deux peuples des relations saines et dépassionnées. En effet, de nombreux Africains de l’espace francophone ont le sentiment que des faits historiques comme la colonisation, le néocolonialisme avec son corollaire la françafrique expliquent la condition actuelle de leurs Etats qui est faite de souffrances des peuples au niveau socio-économique et d’une gouvernance politique loin d’être au service des citoyens.

Les relations de nos Etats avec la France ou plus précisément les relations des dirigeants de nos Etats et des dirigeants français ont longtemps permis à des individus de s’éterniser au pouvoir, de faire de la prédation des ressources publiques et la patrimonialisation du pouvoir des modes de gestion de l’Etat. Tout cela, bien souvent avec la bénédiction des réseaux de la françafrique. Cette réalité a constitué et constitue encore un frein à la démocratisation réelle de nos pays. Dire cela n’est pas renier la part de responsabilité des Africains dans la marche de leur histoire.

Mais c’est mettre en lumière une vérité historique qui doit être assumée avec courage, de sorte que l’on ouvre une nouvelle ère des relations entre nos pays et la France. Relations fondées sur le respect mutuel et un partenariat où aucune des parties n’est lésée, voire humiliée.

Voilà pourquoi, au moment où nos peuples élèvent la voix contre les régimes autocratiques au Togo, au Burundi, au Tchad, au Congo Brazzaville, en République démocratique du Congo, au Cameroun, au Gabon, à Djibouti, … il est du devoir de ceux qui, comme la France, prétendent être nos alliés historiques, de se démarquer de ces régimes qui ont fini de prouver qu’ils ne sont pas là pour le bien-être des peuples. Nous voulons la fin du paternalisme qui étouffe les efforts de certains peuples pour se débarrasser des dictatures.

Monsieur le Président, la lutte contre l’impunité a constitué un des moteurs de l’insurrection populaire d’Octobre 2014 au Burkina Faso. Trois ans après cette victoire du peuple sur la dictature Compaoré, le peuple attend que justice lui soit rendue. A ce sujet, il est urgent que l’on se parle un langage de vérité, car de cela dépend l’harmonie de nos relations futures. Nous pensons ici à certains dossiers de justice parmi tant d’autres et dont le traitement est cher à notre peuple. Un des dossiers judiciaires qui constitue une tâche dans les relations entre le Burkina Faso et la France est le dossier Thomas Sankara.

Des informations collectées, il ressort des faisceaux d’indices sur une probable responsabilité de la France dans l’assassinat du Président Thomas Sankara. Pour lever tout doute, le juge en charge du dossier a demandé une commission rogatoire à la justice française et l’ouverture des archives sur la période Sankara. Le temps passe et la France se mure dans un silence assourdissant.

Devons-nous comprendre que la France « si belle et si propre », pays des droits de l’Homme, a quelque chose à se reprocher dans cet horrible assassinat ? Une fois de plus, le peuple burkinabè s’impatiente de voir une franche collaboration des autorités politiques et judiciaires françaises pour permettre d’élucider l’un des crimes politiques les plus effroyables du siècle passé. Monsieur le Président, à l’instar de la Belgique sur le dossier Lumumba, il est nécessaire que la France ouvre enfin ses archives sur celui de Thomas Sankara ; afin que la vérité et la justice triomphent pour les générations présentes et futures. Cette France là n’en sortira que grandie, l’amitié et le partenariat s’accommodant mal de la suspicion.

Monsieur le Président, ce sentiment que la France constitue un frein à la justice est le même qui nous anime en ce qui concerne Monsieur François Compaoré. En tant que suspect sérieux dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, nous avons été tristes de constater que François Compaoré pouvait aller et venir en toute quiétude sur le territoire français. Il trouve d’ailleurs encore gîte et couvert en France.

 Il n’était aucunement inquiété jusqu’à une période très récente où il fut mis aux arrêts par la police des frontières françaises avant d’être remis en liberté conditionnelle. L’extradition de monsieur François COMPAORE est pour nous une composante nécessaire à la bonne marche des relations franco-burkinabè.

Nul n’ignore que pendant les évènements d’Octobre 2014, c’est l’armée française qui a exfiltré Blaise Compaoré et son frère cadet François Compaoré alors qu’ils avaient des comptes à rendre aux Burkinabè après 27 ans de gestion du pouvoir ponctuée par des crimes économiques et de sang. Les démocrates burkinabè souhaitent qu’il soit remis aux autorités judiciaires burkinabè afin qu’il puisse aider à élucider le dossier de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses trois compagnons d’infortune.

Toute manœuvre tendant à empêcher le triomphe de la vérité et la justice sur les dossiers sus-cités ne sera purement et simplement qu’une caution à l’impunité et l’histoire s’en rappellera.

Monsieur le président, vous avez un rôle historique à jouer ici. Un rôle qui est décisif et qui mettra les relations franco-burkinabè sur de possibles nouveaux rails.

Monsieur le Président, à propos de notre monnaie, le Franc CFA, vous savez bien qu’il est le legs d’une histoire coloniale. Elle a survécu à la décolonisation et même à la création d’une monnaie unique européenne. Aujourd’hui, une bonne partie des réserves des États africains de l’espace CFA est déposée dans la Banque de France. Vous avez des compatriotes dans les conseils d’administration de nos deux banques centrales. Monsieur le Président, cette situation soulève toute l’incongruité du discours politique qui veut sonner la fin de la françafrique. La monnaie étant un signe d’indépendance, nous souhaitons enfin assumer notre indépendance. À quand la fin de cette domination monétaire ?

Monsieur le Président, la présence militaire française s’est renforcée ces dernières années avec la montée de l’extrémisme violent dans certaines régions du continent dont le sahel burkinabè. Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, votre pays appuie les forces de défense et de sécurité burkinabè dans le cadre de la mise en place du G5 sahel. Nous sommes conscients que le terrorisme et le crime organisé constituent des menaces réelles pour nos Etats déjà fragiles. Ils constituent aussi une menace pour la paix internationale.

Voilà pourquoi, toute aide d’où qu’elle vienne, tant qu’elle est dépouillée de toute intention néo impérialiste est la bienvenue. Mais au-delà des efforts déployés pour la mise en place du G5 sahel, censé freiner la montée en puissance du terrorisme dans le sahel, ce G5 sahel en lui-même suscite des interrogations légitimes au niveau des opinions publiques dans nos pays ; et ces interrogations méritent d’être clarifiées. Cela d’autant plus que les instances régionales comme la CEDEAO étaient à pied d’œuvre pour travailler à endiguer le phénomène du terrorisme. Le G5 sahel, en ne tenant pas compte de l’ensemble des pays de la CEDEAO, ne fragilise-t-il pas les efforts régionaux de lutte contre le terrorisme ?

Les dynamiques continentales et régionales en cours en vue de consolider les Etats particuliers de la sous-région ne sont-elles pas là face à une concurrence qui risque de faire piétiner davantage l’intégration régionale, gage d’une paix durable dans la région ? Ces questions doivent être résolues et la dynamique du G5 sahel doit en tenir compte afin de ne pas constituer une solution éphémère pour les Etats du sahel et pour la sous-région ouest-africaine en général.

Monsieur le président, vu de l’Afrique et plus particulièrement de l’Afrique francophone, votre élection apparait comme le signe d’une nouvelle ère politique dans la vie du peuple français. Nous osons espérer que votre passage à la tête de la France marquera aussi une nouvelle étape dans la politique française vis-à-vis de l’Afrique en général et du Burkina Faso en particulier.

Vive l’amitié entre les peuples !

Gloire éternelle aux peuples en lutte pour leur dignité !

La patrie ou la mort, nous vaincrons !

Pour la Coalition

Le Balai Citoyen, le Repère, la Génération Cheikh Anta Diop, la Génération Joseph Ki-Zerbo, Cadre deux Heures pour nous, deux Heure pour Kamita, le Mouvement des Sans Voix Burkina, la Ligue panafricaniste.