Burkina: Pénurie de pain à Ouagadougou

Des dizaines de boulangers ont manifesté vendredi, au deuxième jour de leur grève, devant les locaux du ministère de la Fonction publique à Ouagadougou, pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail, a-t-on constaté.




Répondant à l’appel de la Fédération nationale des boulangers et pâtissiers du Burkina (FNBPB), les manifestants ont scandé des cris hostiles au patronat, qu’ils accusent de les «exploiter».

«Les boulangers réclament la signature de la Convention», « Non à la violence dans les boulangeries », « Non aux patrons voleurs », sont entre autres, des slogans que l’on pouvait lire sur des pancartes en cartons.

Pour le secrétaire général du syndicat des boulangers, Konomba Traoré, cette manifestation a pour but de forcer les partons au respect du code de travail ainsi que la signature de la convention collective des boulangeries établie depuis 1981 et qui selon, n’est toujours pas appliquée.

«Les fabricants de pains ne gagnent pas leur pain. Figurez-vous qu’il y a des boulangers qui sont payés à 17500 francs CFA le mois. Nous sommes dans un état de droit. Cela doit cesser », a-t-il lancé.

« Nous sommes des misérables. Nous n’avons pas de salaires. Nous avons des primes», a dit Yacouba Ouédraogo, un boulanger de 22 ans. «Nous sommes en train de survivre alors que nous sommes appelés à construire ce pays», a-t-il ajouté, pancarte en main, vêtue en blouse blanche, sa tenue de travail.

Cet arrêt de travail qui a débuté depuis jeudi sur toute l’étendue du territoire est partiellement suivie dans les grandes villes comme Bobo-Dioulasso (Ouest), Fada N’gourma (Est) et Koudougou (Centre-ouest).

A Ouagadougou, certains travailleurs des boulangeries n’ont pas suivi le mot d’ordre de peur de perdre leur emploi. «Ici nous n’avons pas fermé. Nous avons appris que nos collègues sont devant le ministère (de la Fonction publique), mais le patron nous a menacés. Si tu pars tu vas perdre ton boulot», a confié à l’AIB au téléphone une boulangère qui a requis l’anonymat.

La grève des boulangers intervient en plein mois de carême au Burkina Faso, alors que le pain est très prisé par une grande partie de la population.

«Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout. Tant que la convention n’est pas signée, il n’y aura pas de pain», a menacé Mamita Soré une boulangère de 27 ans qui dit gagner entre 50000 à 60000 francs CFA par mois.

AIB

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